Une église un chef d’oeuvre
Au coin d’un carrefour bruyant, presque cachée par la masse imposante des ministères qui l’entourent, posée en haut d’un petit escalier se trouve l’église de sainte Marie des Victoires. L’église de Santa Maria della Vittoria est au centre historique de la ville, dans le quartier de Sallustiano. La façade de l’église ressemble à celle de l’église à côté, sainte Suzanne qui donne sur la place saint Bernard. Quant cette église fut bâtie au début du XVII siècle, à par la fontaine du Moïse et de la Porte Pia, il n’y avait rien d’autre que la campagne. L’église de sainte Marie des Victoires fut réalisée pour célébrer une victoire des catholiques contre les protestants lors d’une bataille qui eut lieu à Prague en 1620, une victoire qui fut attribuée à une image miraculeuse de Marie. Une image que les protestants avaient profanée. La construction de l’église sainte Marie des Victoires fut en partie financée par le cardinal Scipione Borghese. En 1626, le cardinal Scipione Borghese en guise de remerciement d’avoir reçu en cadeau des carmélitains la statue de l’Hermaphrodite endormi trouvée lors des travaux, fait édifier à ses frais la façade de l’église par l’architecte Giovanni Battista Soria.
Une image un miracle
En 1607, les carmélitains achetèrent un terrain à la famille Muti, un terrain le long de la voie Pia qu’on appelle aujourd’hui la rue XX Septembre. Auparavant il y avait une petite chapelle dédiée à l’Apôtre Paul. Les carmélitains confièrent les travaux de la construction de l’église et du couvent à l’ architecte de Carlo Maderno avec la collaboration de Filippo Breccioli. La construction de l’église sainte Marie des Victoires a pris moins de vingt ans. Elle fut d’abord dédiée à l’Apôtre Saint Paul et immédiatement après à la Vierge Marie en remerciement pour la victoire remportée le 8 novembre 1620, pendant la guerre de Trente Ans, par l’armée catholique de Duc Maximilien de Bavière contre les Luthériens de Bohême, dans la bataille de la Montagne Blanche près de Prague. Il semblerait que peu avant la bataille on aurait trouvé une image de la Vierge Marie profanée par les protestants. Image trouvée dans les ruines du château de Pilsen par le vénérable Domenico di Gesù Maria carmélite aux pieds nus et aumônier militaire. L’image aurait fait le miracle de faire gagner les catholiques
La façade l’interieur
La façade de l’église est posée en haut d’escalier. Elle est divisée en deux ordres et au centre de l’ordre inférieur, s’ouvre la porte entourée de pilastres et de deux niches couronnées par des tympans triangulaires. L’ordre du haut est marqué de six pilastres aux chapiteaux corinthiens, avec au centre une grande fenêtre au tympan décoré des aigles des Borghèse. L’intérieur de l’église présente un plan à nef centrale, unique, couverte d’une voûte en berceau et de trois chapelles communicantes de chaque côté. La coupole et la voûte de la nef sont couvertes d’une décoration exubérantes, des fresques de Giovanni Domenico Cerrini de la fin du XVIIe siècle. Sur la voûte, on voit le Triomphe de la Madone sur les hérésies et la chute des anges rebelles, sur la coupole Gloire de saint Paul.
Les deux nefs laterales
La première de la nef de droite est dédiée à saint André l’Apôtre. Elle est ornée d’une voûte en stuc doré avec au centre, la Crucifixion de saint André. Dans la deuxième chapelle, dédiée à saint Jean de la Croix, on a trois tableaux de Nicolas François Lorrain. Dans la troisième chapelle, dédiée à la Sainte Trinité, le retable est une œuvre de Guercin et le monument funéraire du cardinal Berlingero Gessi en marbre polychrome de l’époque romaine avec le portrait du défunt exécuté par Guido Reni. La première chapelle de la nef de gauche est dédiée depuis 1926 à sainte Thérèse de Lisieux, la deuxième chapelle à saint François d’Assise, avec des œuvres sur Dominicain. Et la troisième chapelle est dédiée à la Madonna del Carmine.
Les transepts l’autel
Dans le transept de droit dédiée à Saint Joseph, on a un groupe sculptural avec le Rêve de saint Joseph de Domenico Guidi et sur les murs latéraux des reliefs de Pierre Étienne Monnot. L’autel sur l’abside on voit la Madonna des Victoires entre dans la ville de Prague avec les armées catholiques une fresque de Luigi Serra de la fin du XIXe siècle. Dans le chœur derrière l’autel on voit l’Enlèvement de saint Paul une toile de Gherardo delle Notti. Le transept de droite est dominé par la célèbre extase de Sainte Thérèse d’Avila, également connue sous le nom de chapelle Cornaro. Construite en 1647-1652 par Gian Lorenzo Bernini c’est la chapelle funéraire du cardinal Federico Cornaro. Sur l’autel, l’extase de Sainte Thérèse d’Avila, en marbre de Gian Lorenzo Bernini. De la voûte à caissons il pleut une série de filaments d’or sur le célèbre chef-d’œuvre. La sainte est transpercée par l’amour de Dieu. La scène est représentée selon les écrits de la sainte espagnole.
La fontaine du Moïse
A quelques pas de l’église de sainte Marie des Victoires on a une fontaine imposante, la fontaine du Moïse alimentée avec l’eau de l’aqueduc antique de l’Acqua Felice. Elle a été bâtie en l’honneur du pape Sixte V, qui a remis en fonction cet aqueduc antique détruit par les barbares. L’intention du pape était d’approvisionner en eau les nouveaux quartiers sur les collines du Viminale et du Quirinale mais aussi sa somptueuse villa, villa Montalto, qui malheureusement a disparu. Le 28 mai 1585, le même mois de son élévation au pontificat, Sixte V acheta, pour la somme de 25 000 écus, à Marzio Colonna, le terrain où coulaient ces eaux. Les travaux ont été confiés à Matteo Bortolani de Città di Castello. Ce monsieur passait pour un architecte expert. Mais ses erreurs de calcul sur la pente des conduites d’aqueduc ont cependant empêché l’écoulement régulier de l’eau.
L’histoire
Après avoir dépensé 100 000 écus pour rien, le pape confia alors le projet à l’architecte Giovanni Fontana, frère du plus célèbre architecte Domenico. Giovanni Fontana a dû chercher « d’autres eaux » sur plus de 50 endroits et plus, des eaux de qualités bonnes à boire. Il semblerait que les dépenses ont fini par monter à près de 300 000 écus. En août 1586, la soeur du pape Camilla Peretti apporta à son frère la bouteille avec la première eau introduite dans les tuyaux. En octobre, les fontaines de la Villa Montalto, la villa du pape, sur la colline du Viminale, coulaient joyeusement de cette eau nouvelle. A la fin de la même année, l’eau de Felice alimentait la plus haute des collines, la colline du Quirinale. Et c’est alors que les travaux pour la réalisation de la fontaine du Moïse ont commencé. Outre à la proximité de l’église de sainte Marie des Victoires, la fontaine du Moïse est pas loin de l’église de sainte Suzanne et de l’église de saint Bernardino alle Terme.
Description
La fontaine a été construite dans une partie de l’espace qui jadis était occupé par les thermes de Dioclétien. Conçue par Giovanni Fontana, la fontaine est finalement inaugurée le 15 juin 1587. C’est une façade cadencée par trois arcades fermées, initialement vides. Elles sont délimitées par quatre colonnes aux chapiteaux ioniques, deux en marbre blanc et deux grises. En correspondance des colonnes sur la balustrade on a quatre lions égyptiens qui crachent de l’eau dans trois bassins rectangulaires. Une grande partie du travertin provient des thermes voisins de Dioclétien, « pillés » pour l’occasion. Les lions originaux, deux de porphyre et deux de marbre clair portent l’inscription du pharaon Nectanebo II.
Mais encore
Dans la niche centrale, une statue de Moïse le représente indiquant les eaux miraculeusement jaillissant du rocher. C’est une œuvre de Leonardo Sormani et de Prospero Antichi. On dit qu’à cause de la honte qu’il ressentait pour la laideur de la statue, il se serait suicidé ou qu’il aurait changé de métier, il aurait ouvert un restaurant. Moïse est représenté avec sous le bras les Tables de la Loi. Mais au moment du miracle des eaux, Moïse ne les avait pas encore reçues. Dans les niches latérales on a deux hauts-reliefs représentant des épisodes bibliques liés à l’eau. A gauche c’est Aronne qui guide le peuple juif vers l’eau qui coule du désert. C’est une œuvre de Giovanni Battista Della Porta. Et à droite on voit Gédéon choisissant les soldats en les observant à leur façon de boire. C’est une œuvre de Flaminio Vacca et Pietro Paolo Olivieri, également auteurs des anges qui soutiennent les armoiries de Sixte V.
Notes
- Lors de cette visite on découvre quelques églises, une tenue vestimentaire correcte est requise
- A faire le matin vers 8 heures tous les jours sauf les dimanches, pendant les messes.
- Aucune entrée est prévue, visite découverte est église autour de la place de la Repubblica
- Pour réserver vos entrées écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphonez au +39 3479541221