Un tableau de Raphaël
Il est un tableau à la Galerie National du palais Barberini qui raconte une histoire, c’est la Fornarina de Raphael. Raphaël aimait profondément les femmes, dans l’art comme dans la vie. Giorgio Vasari, peintre et historien de l’art, dit qu’il est mort prématurément pour avoir trop aimé, faisant référence à sa vie sexuelle désordonnée. C’était un véritable tombeur des femmes, amateur de créatures splendides, qui posaient pour lui sous les traits de madones ou d’héroïnes mythologiques. La plus célèbre de toutes était Margherita Luti, fille, dit-on, d’un boulanger du Trastevere et pour cette raison appelée la Fornarina, qui, selon Giorgio Vasari, « Raphaël a aimé jusqu’à sa mort ».
La Fornarina fille d’un boulanger
Elle habitait peut-être au numéro 20 de la via di Santa Dorotea, dans une maison du XVe siècle qui fait angle, pas loin de Porta Settimiana. Il semblerait que Margherita Luti ou la Fornarina, cuisait du pain au four lorsque le peintre, occupé aux fresques de Psyché et Galatée dans la villa d’Agostino Chigi, passant et passant encore par là, la vit et en tomba amoureux. Giorgio Vasari prétend que l’artiste aurait été attiré par le corps de la belle, mais la tradition populaire insiste sur le regard séduisant de la jeune boulangère. Le fait est que Agostino Chigi accepte l’héberger dans sa villa, la Fornarina, la belle boulangère afin de voir progresser les fresques car Raphaël, pris du mal d’amour s’était bloqué.
La Fornarina de Raphaël
Témoin de la relation amoureuse est un tableau visible à la Galerie Nationale d’Art Ancien du Palais Barberini à Rome. Auparavent c’est le portrait d’une jeune femme représentée de trois quarts, tournée vers la gauche, les seins nus, le ventre couvert d’un voile transparent. Elle a une attitude de fausse modestie. Elle porte sur la tête un turban en soie dorée à rayures vertes et bleues fermé par une broche sur laquelle pend une perle. Derrière elle, clôture la scène, un épais buisson de myrte, une plante sacrée à Vénus. Elle tient en main une branche de coing, symbole de fertilité. Sur le bracelet qu’elle sur le bras, on lit RAPHAEL VRBINAS, une signature d’appartenance.
Mais le récente restaoration
La récente restauration du tableau a permis de voir que Raphaël a modifié le fond. Auparavant c’était un paysage à la Léonard de Vinci comme dans la Joconde. Or il l’a remplacé par une végétation luxuriante appartenant à trois plantes différentes, le myrte, le coing et le laurier. Les deux premières sont sacrées à Vénus. Dans la Rome antique, le myrte était un symbole de fidélité. Les épouses romaines se paraient de couronnes de myrte. Le coing était aussi un attribut d’Aphrodite, symbole d’amour et de fertilité. Le laurier est une plante sacrée pour Apollon, mais il est lié à Vénus comme déesse de la beauté, qui accorde aux poètes la grâce qui rendra leurs vers impérissables. Lucrèce dans la préface de De rerum natura, commence son écrit par une dédicace à Vénus.
Le bijou de la Fornarina
Le bijou posé sur le turban est composé d’un rubis, surmonté d’un saphir, avec une perle retombant sur la chevelure. Ce sont tous des éléments sacrés pour Vénus. Le rubis a la couleur rouge de l’amour. Le saphir est un symbole de la pureté et de la fidélité. La perle rappelle, outre la pureté, la naissance de la déesse, qui se manifeste dans toute sa beauté lorsque la coquille s’ouvre. La pose des mains est encore un élément. L’une est sur les genoux, l’autre sur la poitrine. Cette pose des mains suit le modèle de la Vénus Pudique, une célèbre statue antique. C’est un geste de pudeur qui oriente cependant le regard de l’observateur vers précisément ce que l’on voudrait cacher.
Mais d’où vient le nom Fornarina?
Il s’est répandu vers la fin du XVIIIe siècle grâce à une inscription à propos du tableau qui disait : « L’aimée ou la Fornarina de Raphaël ». Mais selon l’historien de l’art Giuliano Pisani, le nom Fornarina n’a rien à voir avec le four, la farine et le pain. Il fait référence au métier de prostituée. Pourquoi le nom de Margherita Luti. Parce qu’on avait trouvé une inscription qui rapportait le nom latin Margarita, en marge d’une page des Vies de Giorgio Vasari. Dans un passage, l’écrivain parlait de la bien-aimée, fille d’un boulanger, qui s’appelait Margherita. Les recherches ont abouti à un Siennois, Franco ou Francesco Luti. De nos jours, les érudits attribuent le portrait de la femme à la représentation de Vénus, la déesse de l’amour. En fait, l’image de Vénus était utilisée pour représenter l’amour comme recherche de la vérité à travers la beauté.