Un peu d’histoire
L’église de sainte Marie In Domnica est une des églises qui peuplent la colline de Caelius. Elle part d’un petit oratoire du VIIe siècle. Selon la tradition l’édifice de culte aurait été bâti sur les ruines de la maison de Ciriaca. Fort probablement cet oratoire s’installe sur les vestiges d’une caserne de pompiers, la V Cohorte des Vigiles, un corps qui avait des tâches de police urbaine et de prévention des incendies. Créé par Auguste en 7 avant JC. il y avait sept casernes, les Cohortes et sept détachements, les Excubitora. Le nom in dominica est d’origine incertaine. Vient-il de Ciriaca qui veut dire en grec antique « qui appartient au Seigneur« ?. Depuis toujours dédiée à Marie, le lieu de culte était un centre d’assistance au service des pauvres. Pendant des siècles sont aspect n’a pas changé mais d’importantes interventions ont été réalisées au XVIe siècle, le portique, le plafond, la fresque de l’abside, l’ouverture de nouvelles fenêtres.
La façade de l’église
Vers le IVe siècle, l’édifice, on ne sait dans quelles circonstances, a été christianisé. Vers 678, le pape Agathon transforma le titulus en diaconie, dédiée à l’assistance aux pauvres. Au IXe siècle la première basilique étant en mauvais état à l’époque, le pape Pascal Ier l’agrandit et l’enrichit de magnifiques mosaïques. La façade aux chapiteaux doriques, en style Renaissance, est l’œuvre d’Andrea Sansovino. Au-dessus du portique à cinq arcs formé par des pilastres en travertin, on voit deux fenêtres. Entre les deux fenêtres, on a une rosace circulaire. Au centre du tympan sont visibles les armoiries en marbre d‘Innocent VIII et des cardinaux Giovanni et Ferdinando de Medici. Ces deux cardinaux dont l’un, Giovanni de Medici deviendra pape, ont promu les travaux réalisés au XVIe siècle. A droite du portique, dans le clocher, est installée une cloche du XIIIe siècle, l’une des rares à avoir échappé aux refontes récurrentes.
L’intérieur de l’église
A l’intérieur, l’espace est divisé en trois nefs par dix-huit colonnes de granit aux chapiteaux corinthiens. Ces colonnes datent du Ier au Ve siècle, seize sont en granit gris, deux en granit rose. Les colonnes soutiennent des arcades des deux côtés. Sur les arcades s’étale une frise peinte à fresque par Perin del Vaga d’après un dessin de Giulio Romano, avec des motifs héraldiques de la famille de Médicis. les deux nefs latérales se terminent par deux absides décorées de fresques à droite, Gisberto Ceracchini peint deux anges tenant des guirlandes, à gauche toujours Ceracchini peint deux anges tenant des rideaux qui sert de fond à une statue de Jésus-Christ. Le sol est moderne. Cinq marches mènent au presbytère et là il reste des traces du sol médiéval qui devait occuper toute la surface de l’église. L’église est dominée par la mosaïque de l’abside, représentant la Vierge Marie assise sur le trône avec l’enfant Jésus et donnant la bénédiction aux fidèles.
La mosaïque sainte Marie in Domnica
L’église est dominée par la mosaïque de l’abside, représentant la Vierge Marie assise sur un trône avec l’enfant Jésus. A ses pieds, Pascal Ier le tête entouré d’un nimbe bleu carré car il était vivant lors de la réalisation de la mosaïque, il regarde vers nous. Autour de nombreux anges s’acheminent sur un pré fleuri. Une inscription s’étale sur toute la longueur du bassin de l’abside. Au centre de l’arc le Christ Sauveur est enfermé dans une mandorle, signe de vie. De chaque côté deux anges et les douze apôtres entourent le Christ. Moïse et Élie sont représentés, pour commémorer la Transfiguration de chaque côté de l’arc. L’écrit dit : « Cette église était en ruines, maintenant elle scintille, décorée de métaux précieux et sa magnificence brille comme Phébus dans l’univers qui met en fuite les ténèbres de la nuit noire. Ô Vierge, l’honnête évêque Pasquale a fondé pour vous cette église royale qui doit rester splendide à travers les siècles« .
La fresque derrière l’autel
Les fresques de l’abside, sous la mosaïque, représentent trois épisodes de la vie de saint Laurent et sainte Ciriaca. Les fresques ont été réalisées par Lazzaro Baldi. Les deux saints s’occupaient d’œuvres caritatives. Les trois épisodes de la vie des saints Laurent et Ciriaca sont séparés par des colonnes peintes. En regardant de gauche à droite, on voit la guérison de saint Ciriaca, à genoux devant saint Laurent, le lavement des pieds et saint Laurent distribue ses biens aux pauvres sous les directives du pape Sixte II. Dans les petites lunettes latérales on voit saint Zacharie avec un encensoir, aux pieds duquel se trouvent saint Jean-Baptiste, à gauche et l’ange qui a inspiré l’évangéliste saint Jean, l’aigle est placé à ses pieds. Au centre du sol de la nef centrale, le cardinal titulaire Ottaviani fera reproduire ses armes d’évêque. Dans les années 1990, le maître-autel, où se trouvent également les fonts baptismaux, a été reconstruit et les entrées de la crypte ont été déplacées sur les côtés.
Le plafond de sainte Marie in Domica
Le plafond a été réalisé de 1565 à 1566 pour le cardinal Ferdinand de Médicis, alors cardinal titulaire de l’église. Formé de caissons, le plafond montre dans le panneau central une dédicace à Léon X et les armoiries du pape alors qu’il était encore cardinal. Les deux grands caissons reprennent le thème du navire ou de l’Arche. Ils font référence au fait que Marie était associée à Arche de l’Alliance. Elle navigue dans la mer agitée des tragédies de l’humanité tout en accomplissant son œuvre. De part et d’autre, ont voit les symboles des quatre évangélistes, le taureau, l’ange, l’aigle, le lion. Les autres caissons présentent les litanies et les titres de la Vierge Marie. Certaines litanies sont représentées en image. Par exemple une porte car Marie est la porte du Ciel, un temple car Marie est un temple d’or, une rose car Marie est la rose mystique, l’étoile car Marie est l’étoile du matin, la fontaine Marie est source de vie, la tour.
Notes
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