La fille d’un pape
Il y a un peu plus de 500 ans mourrait à Ferrare Lucrèce Borgia la fille du pape Alexandre VI. Cinq cent ans après sa mort, trop de mensonges planent encore sur la pauvre Lucrèce. Elle est morte comme beaucoup de femmes de l’époque en donnant la vie à son cinquième enfant. Décrite comme une empoisonneuse, une incestueuse, une assassine, une intrigante, alors qu’elle a passé sa vie à jongler dans un monde d’hommes fait pour les hommes, payant un prix fort des choix stratégiques de son père le pape Alexandre VI et de son frère César. Ce n’était pas un ange mais c’était loin d’être le démon qu’on disait qu’elle était. Pour rserver vos visites : arterome2@gmail.com de 18 heures à 20 au +39 347954122.
Enfance
Lucrèce Borgia naît le 18 avril de l’an 1480 à Rome. C’est la fille illégitime de Rodrigo Borgia, neveu du pape Calixte III et de Vannozza Cattanei, une courtisane siennoise avec qui Rodrigo aura une longue relation. Elle a 13 ans quand elle est mariée, pour des raisons politiques, à Giovanni Sforza. Mais quatre ans plus tard, le mariage est annulé paraît- il car il n’a pas été consommé. En fait, la pauvre Lucrèce Borgia n’est qu’un pion à déplacer sur l’échiquier des alliances politiques. On la marie alors à Alphonse d’Aragon fils d’Alphonse II de Naples, un allié bien plus puissant. Mais César, le frère de la jeune fille, tue Alfonso. A 20 ans, Lucrèce Borgia est déjà veuve. On lui trouve vite un troisième mari, Alfonso I d’Este le fils d’Ercole I d’Este et duc de Ferrare, Modène et Reggio.
Chez les Este
Elle arrive à Ferrare précédée par sa mauvaise réputation. Lucrèce Borgia a eu du mal à s’adapter dans ce nouveau milieu, loin de Rome. Mais, elle est intelligente, belle, cultivée, raffinée. Toutes ces qualités vont lui permettre de s’attirer rapidement la sympathie de sa nouvelle famille, de son mari et des habitants de Ferrare. Elle est duchesse, elle montre des compétences remarquables dans la gestion du duché. Elle est prévoyante, entreprenante, épanouie loin de sa famille d’origine et des intrigues de Rome. Un témoin de l’époque nous dit : «Habillée de noir et de gris, dans les moments les plus sombres, elle faisait le tour des maisons des habitants de la ville, frappait aux portes pour écouter les difficultés des gens et leurs demander s’ils avaient besoin de son aide. Elle donnait l’espoir dans les moments les plus durs. Lucrèce était bien différente du portrait que ses ennemis lui avaient tracé. »
Lucrèce Borgia
En fin de compte on pourrait l’accuser pas de faiblesse, mais de la fatalité d’avoir vécu à une époque où les femmes n’avaient rien à dire. Peu importe si elles étaient riches ou pas, nobles ou pas, leurs destins étaient décidés par les pères, par les frères, par les hommes. Elles étaient juste des pions dans un échiquier plus grand qu’elles. Ne pas vouloir savoir c’était ne pas vouloir voir tout ce qui se passait autour. C’était une sorte de défense féminine, née de l’instinct de survie. En plus, malgré la difficulté d’être une Borgia, elle devait ressentir la force du sang. Comment alors pouvoir juger un père, un frère?
Les Borgia à Rome
Il reste des traces de la présence à Rome de cette famille. Au Vatican : les appartements Borgia. Formés de six pièces décorée par Bernardino di Betto dit Pinturicchio et ses assistants ils sont constitué de six pièces. A la mort du pape, les appartements furent abandonnés. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’ils ont été rouverts au public. Actuellement, les salles sont destinées à l’exposition de la Collection d’art religieux moderne, inaugurée par Paul VI en 1973. La collection comprend environ six cents œuvres de peinture, sculpture et graphisme, résultat de dons d’artistes contemporains italiens et étrangers Ils trouvent également des œuvres de Gauguin, Chagall, Klee et Kandinskij. Pour visiter Rome à la renaissance écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphonez au +393479541221
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