Histoire d’un succès
Il y a à Rome le monument funéraire d’un boulanger, le boulanger Eurysace . C’est un étrange parallélépipède de travertin blanc juste à coté de la Porta Maggiore. Écrasé par d’imposants aqueducs antiques, le trafic citadin et des lignes de chemin de fer et de tram, peu de Romains lui prêtent l’attention nécessaire. C’est un mausolée familial qui fut construit pour transmettre à la postérité l’ascension sociale d’un ancien esclave devenu le boulanger le plus riche de Rome. Eurysace à vécu à la fin de la Républicain et au début de l’Empire. Pour rserver vos visites : arterome2@gmail.com de 18 heures à 20 au +39 347954122.
Le boulanger Eurisace
Le tombeau du boulanger Eurisace et de sa femme Atistia se tenait entre les rues Labicana et Prenestina, deux axes antiques, à l’exterieur de l’espace urbain. La structure partiellement préservée est constituée d’une base en tuf et travertin surmontée d’une maçonnerie recouverte de blocs de travertin. Le bas-relief et les bustes des deux époux qui coiffent le sépulcre sont en marbre, Actuellement les bustes des deux époux sont au musée de la Centrale Montemartini. Le monument funéraire du boulanger Eurysace est caractérisé par des cavités circulaires, disposées sur les côtés du parallélépipède. Elles symbolisent les fours à pain. Dans le podium il y avait une cavité assez grande qui devait contenir les urnes funéraires. Englobé le long des siècles dans une des tours des remparts, le sépulcre d’Eurisace a revu le jour en 1838 à l’occasion de la démolition des structures de la Porte Labicana.
Qui était Eurisace
Marco Virgilio Eurisace était un affranchi d’origine grecque. Il s’est enrichi grâce à la vente de pain à l’armée romaine. D’après l’épitaphe sur son tombeau on sait qu’il est également devenu un important entrepreneur et un subordonné d’un magistrat ou haut fonctionnaire. C’est grâce à l’inscription qui s’étale au-dessus du monument que l’on connaît le nom du boulanger et un peu de son histoire. Grâce à son nom, Marco Virgilio Eurisace on en pu en déduire son origine. Qu’avant de devenir un important entrepreneur il avait été un esclave. Que grâce à sa capacité, il avait donné vie à une entreprise rentable. Il était un fournisseur de pain pour l’Etat et il se présentait aux cérémonies publiques comme aidant de magistrats ou de sacerdotes. Le mausolée a une hauteur de 7 mètres et repose sur un podium en tuf et travertin.
Le bas relief
Coiffant le monument funéraire d’Eurysace, un bas-relief gravées étale les étapes de la panification. Tout d’abord, on voit des ouvriers ou des esclaves. Ils pèsent le blé, le broient à l’aide d’animaux, pétrissent la farine, cuisent le pain, le pèsent à nouveau. Toutes ces opérations se déroulent sous le regard attentif de personnages. Certainement des employés de l’Etat supervisant la bonne exécution des travaux. Dans le bas-relief on peut reconnaître quelques outils ou meubles qui étaient encore présents dans les maisons il y a pas longtemps. Par exemple, on voit le moulin mis en marche par des animaux, l’armoire, le four qui ressemble au four à pizza.
Panem et circenses
Les Romains ne vivaient pas seulement de pain … mais aussi de farinate! de bouillies. D’après Pline l’Ancien, «Les Romains ont longtemps vécu non de pain mais de farinate». En fait jusqu’au troisième siècle avant JC. La profession de boulanger était presque inconnue. A Rome à la place du pain on a longtemps mangé des bouillies ou des galettes d’orge ou de mil ou épeautre moulus et grillés. Le vrai pain tel qu’on le connaît n’apparaîtra dans l’Urbe que dans la dernière période de la République romaine. Autrement dit vers la fin de la deuxième moitié du IIe siècle avant JC. A partir de là, le consensus à l’égard des gouvernants sera basé sur le blé et le pain. Au point que le poète Juvénal dira que le peuple ne voulait que deux choses, « panem et circenses » du pain et des jeux.
Annona
Annona était l’institution qui gérait les stocks de blé et déterminait leurs distributions gratuites (frumentationes) ou à des prix inférieurs aux prix du marché. Son nom est celui d’une ancienne déesse italica liée à la récolte. Annona présidait aussi au partage des récoltes. En effet, une partie des céréales était réservée aux semis, une autre servait de réserve en cas de famine et une autre était destinée à la consommation. Par la suite l’Etat prit en charge cette fonction. Le bâtiment était placé dans le Foro Boario pas loin de la rivière et de l’ancien port fluvial. Ses ruines ont été en partie englobées dans l’église de Santa Maria in Cosmedin. C’est sous le portique de cette église qu’on voit la fameuse Bocca della Verità.
L’ascenseur social
Les romains l’avaient compris, conquerire ne suffit pas. L’intégration et l’assimilation sont les deux piliers du succès. Les romains l’avaient compris il faut absorber les peuples des terres conquises, en leur permettant d’apporter leur contribution. Encore aujourd’hui, Rome est un exemple unique, lointain et pourtant si moderne. Dans son petit, le monument du boulanger Eurysace est un exemple de cette intégration. Une fois libéré et acquis le statut d’affranchi, Eurysace devient pistor, boulanger. Habile, déterminé, probablement avec le soutien de son ancien maître, il réussit à étendre son activité. On pourrait dire qu’il y a 2000 ans, Eurysace a pu réaliser ce qu’on a longtemps appelé «le rêve américain». Il ne lui manquait qu’une chose pour se sentir faisant de « partie de Rome« , une histoire de famille à laisser à ses descendants, d’où le monument funéraire.
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