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Caravage

Caravage 2025

Vingt-quatre tableaux du Caravage réunies dans une seule exposition au titre éloquent « Caravage 2025 » se tient au Palais Barberini à Rome jusqu’au 6 juillet. Un voyage à travers la peinture révolutionnaire d’un des artistes qui ont le plus influencé l’histoire de l’art et l’imaginaire collectif, touchant le grand public avec son clair-obscur, sa lumière narrative, ses perspectives serrées et ses compositions audacieuses. Chefs-d’œuvre extraordinairement prêtés par de prestigieux musées nationaux et internationaux. Parmi les pièces phares de l’exposition figurent le Portrait de Maffeo Barberini, l’Ecce Homo redécouvert à Madrid en 2021, le Concert et bien d’autres. Le parcours de l’exposition, divisé en quatre salles, accompagne le visiteur à travers toute la carrière artistique de Caravage. En bref, de son arrivée à Rome en 1595 jusqu’à sa mort à Porto Ercole en 1610. 

Caravage 2025

Les débuts de Caravage

Les débuts de l’artiste ont été difficiles. Bien que formé par Simone Peterzano, élève de Titien, les premiers temps Caravage a dû vivre en misère. Mais très vite on le retrouve chez le Cavalier d’Arpin, le peintre à la mode, dessinant des natures mortes. Quelques rencontres heureuses, comme celle avec le peintre Prospero Orsi et celle avec Constantino Spada, marchand d’art, permettent à Caravage de rencontrer le cardinal Del Monte dès 1597. Del Monte est né à Venise mais sa famille s’installe à Rome. Destiné à une carrière ecclésiastique, il entre aux services du cardinal Ferdinand de Médicis. Il devient cardinal sous le pontificat de Sixte V. Pour Caravage le succès arrive avec la chapelle Contarelli de saint Louis des Français et la chapelle Cerasi de Sainte Marie du Peuple.

exposition Caravage

Les Tricheurs

La première Salle est celle de ses débuts. On retrouve entre autres des tableaux comme les musiciens ou les tricheurs peints pour le Cardinale Del Monte. Selon le biographe Giovanni Pietro Bellori, les Tricheurs est un des premiers tableaux achetés par le cardinal Del Monte. À la mort du cardinal, le tableau passe dans la collection du cardinal Antonio Barberini. La toile a connu un tel succès au point que Caravage en a réalisé plus d’un. Des hommes, simplement vêtus, sont représentés avec beaucoup de détails : les mains, les rides, les expressions, tout semble extrêmement réel. En jetant un rapide coup d’œil à la scène, on peut immédiatement remarquer qu’une arnaque est en cours contre l’un des joueurs. Les Tricheurs sont aujourd’hui au Texas au Kimbell Art Museum.

Le Concert

Le tableau représente un concert de jeunes gens habillés à l’ancienne. La toile a été réalisée pour le cardinal Del Monte, grand mélomane. La toile reproduit l’une des nombreuses représentations musicales qui devaient se dérouler au Palais Madama à cette époque et auxquelles le peintre a eu l’occasion d’assister. La toile est probablement la première œuvre de l’artiste, reconnaissable à l’arrière-plan à droite, à côté du chanteur et réalisée en 1597. L’œuvre se trouve aujourd’hui au Metropolitan Museum de New York. Là où les peintres précédents représentaient des scènes de concert idéalisées, souvent allégoriques, Caravage a introduit un réalisme brut et engageant, se concentrant sur l’interaction humaine et la tangibilité des objets.

La diseuse de bonne aventure

Le tableau représente une gitane rusée lisant la main d’un jeune homme naïf. Il est concentré sur le visage de la femme et ne se rend pas compte qu’il est sur le point de se faire voler sa bague. Ce type de tableau était très populaire au théâtre à l’époque, au point qu’il a donné le nom à ce genre spécifique théâtrale « Zingarate ». Le tableau, qui faisait partie de la collection du cardinal Francesco Maria Del Monte, a été acheté en 1628 par le cardinal Carlo Emanuele Pio avec Saint Jean-Baptiste, tous les deux aujourd’hui conservés aux musées du Capitole. La bonne fortune est un tableau qui appartient à la catégorie des scènes de genre, c’est-à-dire des représentations des scènes de rue. Bien que les peintures aient été destinées à un usage décoratif dans les maisons des aristocrates, on ne peut exclure qu’elles aient transmis des messages moraux

L’éplucheur de fruit

L’éplucheur de fruit est l’une des toutes premières œuvres romaines du Caravage. Selon son biographe, le tableau aurait été réalisé lors de son séjour chez Monseigneur Pandolfo Pucci. Le personnage qui proposait nourriture et logement était si avare qu’on le surnommait Monseigneur Salade. Autrefois considérée comme perdue, la toile est de propriété du roi Charles III d’Angleterre. Le garçon sur la toile est élégant. Il épluche un fruit. Devant lui, sur une table, il y a d’autres fruits. Selon l’historien de l’art John T. Spike, cette œuvre pourrait avoir une signification allégorique. Le fruit est la bergamote. Le jeune ne choisit pas le reste des fruits sur la table. Selon John Spike, cette scène fait allusion au rejet par le garçon des fruits du péché.

Le Bacchus malade

Le Bacchus malade est un autoportrait réalisé par l’artiste alors qu’il était hospitalisé à l’hôpital de la Consolazione, un hôpital pour pauvres. Selon une interprétation attentive l’œuvre pourrait représenter « la résurrection de la maladie » qui a frappé Caravage. En fait, dans l’iconographie chrétienne, les raisins représentent la passion du Christ. La toile fait partie du groupe d’œuvres saisies au Cavalier d’Arpino qui, en 1607.  C’est à ce moment que Caravage avait décidé de voler de ses propres ailes et d’abandonner l’atelier du Cavalier d’Arpin. Alors qu’un procès était en cours, les biens du Cavalier d’Arpin furent confisqués, y compris la collection de tableaux. On accusait le Cavalier d’Arpin d’avoir blessé le Pomarancio un peintre concurrent. En effet, il s’agissait d’un coup monté pour remplacer le Pomarancio à la place du Cavalier d’Arpino dans la décoration de la basilique de saint Pierre et aussi pour s’emparer de ses tableaux. Le tableau est désormais visible au musée de la Villa Borghèse.

Narcisse

Le tableau représente Narcisse, un garçon d’une grande beauté qui, suite à une punition divine, tombe amoureux de sa propre image. Le Narcisse du Caravage est un jeune homme élégant. L’artiste nous le présente la bouche ouverte, à genoux, penché vers l’eau, la main immergée dans une tentative de saisir cette image trompeuse de lui-même. Dans cette œuvre, Caravage aborde le thème mythologique, en accentuant son caractère dramatique. Mais l’histoire de Narcisse se termine mal. Il tombe dans l’eau et se noie, victime de sa propre vanité. Le Narcisse du Caravage est souligné par le contraste saisissant entre la lumière et l’ombre. L’œuvre se distingue par son schéma de composition inhabituel, le genou en pleine lumière est le point d’appui idéal. La partie inférieure est une image miroir de la partie supérieure, comme si le peintre avait retourné la moitié supérieure de la toile à 180° pour obtenir la figure réfléchie. L’œuvre actuellement conservée à la Galerie nationale à l’intérieur du Palazzo Barberini, à Rome, a été peinte entre 1597 et 1599.

La Conversion de Saul

À l’automne 1600, Caravage reçoit de Tiberio Cerasi la commande de peindre deux tableaux, la Crucifixion de Pierre et la Conversion de Saul, pour sa chapelle funéraire dans l’église sainte Marie du Peuple. Lorsque l’artiste  reçoit la commande, la chapelle funéraire n’est pas encore prête et il n’est pas possible de savoir à quoi va ressembler l’espace à l’intérieur. La première version des deux peintures sacrées réalisées par Caravage, sur de précieux panneaux de cyprès, s’est avérée inadaptée à la structure étroite et exiguë de la chapelle. Alors, le peintre a décidé d’exécuter les deux épisodes que nous admirons encore aujourd’hui dans l’église de sainte Marie du Peuple. La première version de la Crucifixion de Pierre a été perdue, tandis que la merveilleuse Conversion de Saul exposée ici a été conservée et a été immédiatement achetée par la famille Sannesia, entrant ainsi dans le circuit des collections privées. Le tableau est aujourd’hui dans la collection de Nicoletta Odescalchi.

Marthe et Marie Madelène

L’œuvre peut-être créée par Caravage pour Olimpia Aldobrandini représente la conversion de Marie-Madeleine. L’œuvre a été réalisée vers 1598 par le peintre. Le tableau est aujourd’hui conservé au Detroit Institute of Arts. Peint à l’époque où Caravage se trouvait auprès du cardinal Francesco del Monte. Le tableau montre les sœurs Marthe dans l’ombre et Marie-Madeleine dans la lumière. Le tableau est riche en éléments symboliques. Les vêtements simples et modestes de Marthe contrastent avec les vêtements voyants et décolletés de Marie-Madeleine. Sur la table se trouvent un peigne et un récipient contenant de la poudre de maquillage, symboles de narcissisme et de vanité. La fleur d’oranger que Marie tient en main annonce sa future conversion. Dans le miroir tenu par Marie il y a un reflet qu’elle désigne du doigt, un symbole divin. Pour la figure de Marthe, Caravage a utilisé la courtisane Anna Bianchini. Tandis que la figure de Madeleine est interprétée par Fillide Melandroni, également courtisane romaine.

Judith et Holopherne

Tiré de l’Antiquité Testament, la veuve juive Judith, pour sauver son peuple de la conquête des Assyriens, séduit Holopherne, leur général, le tue en le décapitant avec l’épée. Judith est représentée en train de couper la tête d’Holopherne d’un geste décisif. Elle le tient fermement par les cheveux, tandis qu’une vieille servante assiste à la scène. Le thème jouissait d’une grande popularité au XVe siècle, mais il n’avait jamais été représenté de manière aussi violente. Le tableau refait surface en 1951 après des siècles d’oubli. Il avait été commandé par Ottavio Costa. La belle Judith est le même modèle que la Madeleine et la Sainte Catherine. Le point central de la scène est le Cri d’ Holopherne . Et c’est l’un des premiers tableaux dans lesquels l’artiste inaugure le style tragique. Judith et Holopherne est exposé dans la galerie d’Art Antique du palais Barberini.

Sainte Catherine d’Alexandrie

Ce tableau représente un tournant dans la production artistique de Merisi. Selon son biographe Giovan Pietro Bellori, c’est ici que le peintre commence à « animer les obscurs », entamant un processus qui atteindra sa pleine maturité avec les toiles de la chapelle de l’église de saint Louis des Français. Catherine est vêtue de vêtements somptueux dignes des plus beaux costumes du XVIIe siècle. Le tableau, comme le veut la tradition, reprend les éléments iconographiques du martyre de Sainte Catherine, tels que la roue dentée, la feuille de palmier et l’épée à la pointe sanglante que ses bourreaux ont utilisée pour la décapiter. La modèle est la courtisane d’origine siennoise Fillide Melandroni. L’œuvre commandée par le cardinal Del Monte a été ensuite achetée par Antonio Barberini et est aujourd’hui visible au Musée national Thyssen-Bornemisza de Madrid.

Saint François d’Assise en extase.

Le tableau ayant appartenu au riche banquier ligure Ottavio Costa représente Saint François qui, après avoir reçu les stigmates, tombe en extase alors qu’il est soutenu par un ange. Derrière les deux personnages, parmi les arbres, on peut voir le frère Léon et un groupe de bergers éclairés seulement par la faible lumière d’un feu. Le tableau, probablement exécuté vers 1597, est la première œuvre sacrée de Caravage connue à ce jour représentant la nuit, et l’une des premières dans lesquelles le peintre expérimente les ombres. La toile faisait partie de la collection du banquier des papes Ottavio Costa puis de celle du Cardinal del Monte. Le saint n’est pas représenté en pauvre suivant l’iconographie médiévale mais en habit de moine capucin. Le tableau est aujourd’hui visible au Wadsworth Atheneum Museum of Art.   

Maffeo Barberini en protonotaire apostolique

Le tableau dont l’attribution au Caravage fait toujours l’objet d’études et de discussions provient directement de la collection Barberini. Selon l’historien de l’art Longhi, le portrait de Maffeo Barberini, réapparu à Rome sans documentation, a fait partie pendant des siècles des collections de la famille Barberini avant de finir dans une collection privée, probablement lors de la dispersion des propriétés de la famille dans les années 1930. Dans l’œuvre, le futur pape Urbain VIII apparait sous les traits de protonotaire apostolique, poste qui lui avait été confié à la fin de 1593 par son oncle Francesco. Nous savons avec certitude que Maffeo Barberini, grand amateur d’art et de culture, connaissait le Caravage. Le portrait de Monseigneur Maffeo Barberini en protonotaire apostolique provient d’une collection privée florentine.

Portrait de Maffeo Barberini

Selon Longhi, expert de Caravage, le portrait de Maffeo Barberini, réapparu à Rome sans documentation, a fait partie pendant des siècles des collections de la famille Barberini avant de finir dans une collection privée, probablement lors de la dispersion des propriétés de la famille dans les années 1930. L’attribution proposée par Longhi est encore aujourd’hui unanimement partagée par les principaux spécialistes du Caravage et de la peinture du XVIIe siècle. Dans ce portrait, Maffeo Barberini est assis sur un fauteuil. Il est placé de travers et il est éclairé par un faisceau de lumière qui arrive du bas. Bien qu’il n’existe aucune preuve certaine de l’identité du personnage, on pense que le tableau est le portrait de Maffeo Barberini. Le portrait de Maffeo Barberini est aujourd’hui dans une collection privée.

Saint François en méditation

D’un fond aride et sombre émerge l’humble figure de Saint François. Le frère est pris dans un moment de profonde méditation sur la mort et la rédemption des péchés. Le saint est agenouillé devant une croix en bois brut et tient un crâne dans ses mains. Le tableau Saint François en méditation ou Saint François parlant à un crâne, n’a malheureusement pas de documentation biographique et historique. Cependant, on sait que le peintre s’est particulièrement consacré au thème de Saint François. Le tableau, dont on connaît de nombreuses versions, a été probablement peint par Caravage lors de son séjour à Paliano. L’artiste avait quitté Rome suite au meurtre de Ranuccio Tomassoni. Le tableau provient de l’église de San Pietro à Carpineto Romano et il a été peint vers 1609. Il est normalement visible au palais Barberini.

David

David est à juste titre l’un des tableaux les plus emblématiques et célèbres de l’artiste. Le Caravage s’est représenté dans la tête coupée du géant Goliath. Davide a l’air tout sauf fier et triomphant, mais triste et mélancolique. Il tient d’une mai l’épée sur laquelle sont écrites les lettres H.O.S. difficile à interpréter. Et de l’autre la tête de Goliath. La datation de la toile est très controversée. Pour certains, la toile a été peinte à Paliano, étape de sa fuite vers Naples, fief de la famille Colonna dans laquelle Caravage s’est réfugié à l’été 1606 immédiatement après l’assassinat de Ranuccio Tomassoni Pour d’autres, la toile a été peinte à Naples et envoyée au cardinal Borghèse en guise de demande de grâce. Le tableau qui faisait partie de la collection Borghèse et se trouve au musée Borghèse.

Le souper d’Emmaüs

Le tableau représente le célèbre épisode de la Cène d’Emmaüs, raconté dans l’Évangile de Luc. Achetée par le marquis Costanzo Patrizi, la toile a probablement été peinte par le Caravage lors de son séjour dans les fiefs Colonna du Latium. Caravage s’y était réfugié après l’assassinat de Ranuccio Tomassoni. La toile a été mise sur le marché de l’art romain par le banquier Ottavio Costa. Un tableau sur le même sujet, bien qu’avec une iconographie différente, avait déjà été réalisé par le peintre entre 1601 et 1602 pour le noble romain Ciriaco Mattei et est aujourd’hui conservé à la National Gallery de Londres. La toile romaine est aujourd’hui visible à la Pinacothèque de Brera à Milan. Le tableau avait été vendu par Constanzo Patrizi pour payer la dot de ses filles.

La Flagellation du Christ

La Flagellation est sans aucun doute l’une des œuvres les plus importantes réalisées par le Caravage à Naples. Selon les sources, c’est le tableau qui a fait le succès du peintre dans la ville napolitaine. Le tableau est construit autour de la belle et sculpturale figure du Christ avec le corps baigné de lumière dans une pose symbolique. Le Christ, les mains liées dans le dos, est attaqué par trois bourreaux. Ils l’attachent à la colonne qu’on aperçoit derrière lui. Les cordes désormais tendues lui font mal au bras droit. Le tableau a été commandé en 1607 par Tommaso de Franchis pour l’autel de la chapelle familiale de l’église de San Domenico Maggiore, initialement située dans le cloître. L’œuvre ainsi que la chapelle ne ont été transférées dans l’église que bien plus tard, en 1652. La toile se trouve au musée de Capodimonte à Naples.

Saint Jean dans le désert

En réalité ce n’est pas le seul « Saint Jean-Baptiste » peint par Caravage, il en a réalisé 7 autres. Le tableau a été commandé par Ottavio Costa en 1602 et il était destiné à une église d’un village isolé de la Ligurie. Ottavio Costa garda l’original pour lui dans son palais romain où il resta jusqu’au XIXe siècle. Longtemps perdu, il a été retrouvé dans les années 1900, d’abord dans une collection privée anglaise, puis dans une galerie d’antiquités et enfin, il a été acheté par le musée des beaux-arts Nelson-Atkins de Kansas City. L’intensité et la force des couleurs, ainsi que leurs contrastes, confèrent au tableau des effets presque tridimensionnels. En l’observant attentivement, on y retrouve clairement tous les éléments classiques attribués à savoir, une croix haute réalisée avec une canne, une peau de chameau et un manteau rouge mais aussi des feuilles de chêne. Le Caravage aimait peindre saint Jean toujours comme un garçon ou un jeune homme seul, dans le désert.

Saint Jean-Baptiste

Le tableau représente Saint Jean-Baptiste selon une iconographie traditionnelle du XVIe siècle. Le Caravage représente un moment de repos pendant la vie de pénitence de Saint Jean-Baptiste dans le désert. Par rapport à l’iconographie traditionnelle, les attributs du saint sont presque marginalisés. Le bol avec lequel Saint Jean-Baptiste versait l’eau lors du baptême de Jésus est privé de son rôle sacré. La croix est à peine visible, cachée par le bord du tableau. Le Caravage actualise ainsi la représentation du Saint Jean-Baptiste dans le désert, donnant plus d’e spontanéité à un thème qui se prêtait souvent à des interprétations dans lesquelles se mélangent le sacré et le profane. Les investigations diagnostiques ont révélé la présence d’un agneau en haut à gauche. L’œuvre attribuée au Caravage par Longhi en 1927 et réalisée vers la fin de la période romaine et mentionnée pour la première fois dans l’inventaire des biens de la famille Corsini en 1784. Aujourd’hui visible dans la galerie Corsini.

Saint Jean-Baptiste

Lorsque le Caravage embarqua de Naples pour Rome en 1610, il apporta avec lui plusieurs tableaux dont le Saint Jean-Baptiste de la Villa Borghèse, avec l’intention de les offrir au pape Paul V et à son neveu Scipion Borghèse en signe de gratitude pour le pardon qui lui fut accordé. Le tableau est probablement l’un des derniers réalisés par le Caravage. L’œuvre représente Jean-Baptiste, fils d’Élisabeth et cousin de Jésus, en train de méditer à côté d’un bélier, symbole de la rédemption de l’homme par le sacrifice du Christ. Le saint est représenté assis sur un long drap rouge, couleur du sang versé lors de son martyre, tenant une fine canne de la main gauche, référence à la vie de pénitence et de prière vécue par l’homme dans le désert. Saint Jean-Baptiste dépouillé de ses attributs iconographiques prend la forme d’un berger pris dans un moment de repos et de réflexion. Le tableau est visible à la galerie Borghèse.

Portrait du Chevalier de Malte

En 1607, le Caravage embarque de Naples pour Malte. Il espére entrer dans l’ordre des Chevaliers de Malte. C’est un moyen sûr d’obtenir le pardon du Pape Paul V, nécessaire pour pouvoir retourner à Rome. Sur l’île, il peint la Décapitation de saint Jean-Baptiste pour l’Oratoire Saint-Jean-Baptiste des Chevaliers de la cathédrale Saint-Jean de La Valette. C’est alors que le peintre entre en contact avec de nombreux membres de l’ordre. L’identité du personnage représenté est encore débattue. Pour certains, ce serait le Grand Maître Alof Wignacourt, tandis que pour d’autres, l’idée fait son chemin qu’il pourrait s’agir du florentin Antonio Martelli qui séjourne à Malte de 1607 à 1608 et revient à Florence en 1609 après un court séjour à Messine, par le même chemin suivi par Caravage. Le tableau se trouve à la galerie des Offices à Florence.

Le martyre de Sainte Ursule

Le martyre de sainte Ursole, commandé par Marco Antonio Doria en l’honneur de sa belle-fille Anna Grimaldi, religieuse dans un monastère de Naples du nom d’Ursole, est probablement le dernier tableau peint par le Caravage avant de quitter Naples pour Rome en 1610, voyage qui lui fut fatal. De la correspondance entre le noble Doria et son agent napolitain, il ressort que la toile exposée au soleil pour accélérer le séchage a subi d’importants dommages et que Caravage a dû y remédier. La scène est caractérisée par la blancheur lunaire du visage de la sainte, contrastant avec l’ombre dans laquelle sont enveloppés ses bourreaux, parmi lesquels se détache, illuminé par la lumière, l’autoportrait du Caravage observant la scène, capturé par le drame du martyre. La toile appartient à la collection Intesa San Paolo de la Galleria d’Itlia de Naples.

Notes

  • Caravage à Rome jusqu’au 6 juillet
  • Cout du billet 18 euros
  • Du mardi au jeudi : 9h00 à 20h00
  • Vendredi et samedi, de 9h00 à 22h00
  • Fermé lundi
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  • Téléphonez au +393479541221
Caravage 2025