Une route antique
Parfois, un petit morceau d’une ville peut servir à raconter toute une histoire, c’est le cas du Clivio Scauro et du quartier qui l’entoure. Le clivio Scauto est l’une des rares routes à avoir conservé exactement la toponymie et le tracé de la Rome antique. Il doit son nom à un membre de la famille Scauri, peut-être le célèbre Marco Emilio Scauro, princeps senatus un personnage qui a vécu à la fin du IIe et début du Ie siècle avant JC. Il aurait ouvert cette voie antique. De ce princeps senatus, il reste une partie de sa domus située près de l’Arc de Titus, un toit moderne protège les restes d’une ancienne maison privée de l’époque républicaine qui appartenait à Marco Emilio Scauro.
Clivio Scauro du Palatin au Caelius
Dans la Rome antique, le clivio était une route en montée. Il y en avait beaucoup étant donné la conformation du terrain, les fameuses sept collines. Le clivio de Scauro, qui du Palatin monte la colline du Celius du côté de l’église des saints Jean et Paul, atteint l’arc de Dolabella. Aujourd’hui encore, il conserve intacte l’apparence qu’il avait à la fin de l’époque impériale. Il serpente toujours à travers les façades d’édifices antiques reliées entre elles par des arcs en brique qui surplombent la chaussée et qui ont été renforcés au Moyen Âge .
La bibliothèque du pape Agapit
Sur la droite, en montant on reconnaît l’abside d’une salle de type basilicale qui appartenait à une bibliothèque construite par le pape Agapit Ier au VIe siècle après Jésus-Christ. Le pape qui vivait à proximité, avait rassemblé de nombreux textes ecclésiastiques en grec et en latin dans le but de combattre l’ignorance du clergé et l’hérésie monophysite. Le monophysisme affirmait que Jésus n’avait qu’une seule nature et qu’elle était divine. Agapit mourut à Constantinople dans la tentative de dissuader l’empereur Justinien dans son intention d’agir militairement contre les Goths en Italie. Le portail actuel du XVIIe siècle est de Flaminio Ponzio, et il a été voulu par le cardinal Scipione Borghese.
Les façades d’édifices antiques
Ensuite la route est traversée par les contreforts de l’église des saints Jean et Paul. Ils ont été rendus nécessaires en raison des dégâts subis lors des invasions barbares au Ve siècle. Un seul contrefort peut être considéré de cette époque, les autres ont été reconstruits au Moyen Âge, avec des ajouts jusqu’au XVIe siècle. Par la suite ils ont même été surmontés par un second ordre. Quelques mètres plus haut, sur la gauche, une porte en métal permet l’accès aux maisons romaines de la colline du Celio, des maisons qui vont donner naissance à l’église des saints Jean et Paul.
Le temple de Claude
Arrivé sur la place qui fait face à l’église de saints Jean et Paul, sur la droite, on peut voir un bâtiment en brique du IIIe siècle, composé d’une rangée de tabernae adossées au mur du fond, avec les traces d’un deuxième étage. Tandis qu’à gauche au fond de la place, les gros blocs de travertin englobés au pied d’u’un clocher, font partie de la base du podium du grand temple de Claude. De l’autre côté, on voit l’entrée du parc de villa Celimontana. La route, dont le prochain tronçon porte aujourd’hui le nom de San Giovanni della Croce, sortait par la porte Celimontana, sous l’arc de Dolabella, où elle rencontrait le prolongement de l‘aqueduc Claudio de Néron.
Quartier de lupanars
Dans cette partie de la ville se trouvait un des quartiers chauds de la Rome antique. En effet, selon les catalogues régionaux, il semblerait que, dans cette zone relativement petite, il y avait jusqu’à quarante-six bordels. Cette concentration était due aux grands nombres de casernes dont le quartier était peuplé. Cette forte concentration de bordels a mené à la construction, sur la colline du Caelius, d’un bâtiment le Lupanari Magni. C’étaient les bureaux dans lesquels les édiles tenaient les registres des prostitués et où les proxénètes allaient payer leurs impôts.
Une profession réglementée
Dans la Rome républicaine, les prostitués et les prostituées devaient s’inscrire auprès de l’édile en indiquant leur vrai nom, leur âge, leur lieu de naissance et le pseudonyme sous lequel ils entendaient exercer la profession. Si les candidats des deux sexes étaient jeunes et apparemment respectables, le fonctionnaire était en droit d’essayer de les influencer pour leur faire changent d’avis. A défaut, il leur délivrerait une licence, vérifiait le prix auquel ils entendaient s’engager à vendre leurs faveurs et enfin il inscrivait leur nom sur la liste des professionnels.
Notes
- Découverte du Clivio Scauro lors de la visite de la colline du Caelius
- Visite possible tous les jours
- Aucune entrée prévue
- Pour réserver vos visites téléphonez au +393479541221
- Ecrivez à arterome2@gmail.com