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Sainte Marie in Campo Marzio

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Une église cachée

Il existe dans un coin caché de la vieille ville une église, l’église de saint Marie in Campo Marzio, qui a une longue histoire. Situé sur la Piazza Campo Marzio, cette église chrétienne suit encore le rite syriaque occidental. Lors des persécutions iconoclastes du VIIIe siècle, un groupe de religieuses byzantines qui avaient fui Constantinople obtint du pape Zacharie la permission de fonder un monastère avec une église dans la zone de Campo Marzio, là où le char avec lequel elles voyageaient s’était embourbé là. L’église était dédiée à saint Grégoire de Nazianze où le corps du saint fut transféré. A côté, un oratoire a été construit, où plus tard on a placée l’icône de Marie Avvocate. Cette icône miraculeuse avait échappé à un terrible incendie en 1524 et elle fut retrouvée intacte au fond d’un puits. Pour cette icône, Michel-Ange avait sculpté un tabernacle en marbre, aujourd’hui perdu.

Un couvent de nones byzantines

L’église de sainte Marie in Campo Marzio remonte au VIIIe siècle, mais elle a été maintes fois remaniée. Fondés par des nonnes byzantines, l’église et le couvent, plus tard, passeront aux nonnes bénédictines. Le document le plus ancien qui atteste du monastère date du 6 octobre 937. Il a été trouvé dans la bibliothèque de l’abbaye bénédictine de Subiaco. Aux cours des siècles, le couvent et l’église de sainte Marie In Campo Marzio, seront les protagonistes d’une expansion progressive qui touchera toute le quartier. La division des espaces monastiques a eu lieu après 1870, suite à la suppression des corporations religieuses et à la confiscation de leurs biens. Sante Marie in Campo Marzio est l’une des rares églises de Rome avec un rite syriaque occidental et aujourd’hui encore, la messe est célébrée en langue araméenne, qui était la langue parlée à l’époque de Jésus. 

Une icône miraculeuse. 

Entre 1502 et 1521, l’abbesse Marzia Palosci, à l’occasion d’une série de vastes travaux de rénovation, fait construire un beau cloître composé de piliers octogonaux en brique et présentant de chaque côté un nombre différent d’arcs. Le cloître et l’église de saint Grégoire sont aujourd’hui fermés au public. On peut les voir à travers une porte vitrée. On a une belle façade avec le clocher roman, une fontaine octogonale datant de 1648 et un puits. Le puits est celui où fut retrouvé l’icône de Marie miraculeusement échappée à l’incendie de 1525. Alors, le tableau devint un objet de vénération et l’important afflux des fidèles était incompatible avec la vie cloîtrée des sœurs. En 1562 et 1564, l’abbesse Chiarina Colonna résout le problème en récupérant un ancien oratoire qu’elle fait transformer en une église à l’extérieur du monastère cloîtré pour y placer l’icône miraculeuse. 

De nombreuses transformations

En 1685, à l’initiative du cardinal Gaspare di Carpegna, l’abbesse Maria Olimpia Pani fait construire l’église de sainte Marie in Campo Marzio pour garantir un bel autel à l’image vénérée de la Madone Avocate. Les travaux sont exécutés par Giovanni Antonio de’ Rossi, mais ils vont durer longtemps, à tel point qu’ils seront terminés en 1720. Au XVIIe siècle, le couvent est agrandi et rénové avec des travaux achevés vers 1660, sous la direction de Carlo Maderno et Francesco Peparelli. Lors des fouilles pour l’agrandissement du monastère, on découvre la colonne qui, en 1856, a été placée sur la place d’Espagne pour servir de base à la statue de la Madone Immaculée. Pendant la période napoléonienne, l’église est désacralisée et utilisée comme siège de loterie. Rouverte au public en 1816, on y célèbre encore des messes selon le rite syriaque occidental.

La façade de l’église de Sainte Marie in Campo Marzio

La façade de l’église est précédée par la cour exterieur du monastère, accessible latéralement depuis la Piazza Campo Marzio. La façade est précédée par un portique inférieur à trois arcs. A l’intérieur sont conservés une Déposition du Christ de Baccio Ciarpi, du début du XVIIe siècle, déjà présente dans l’église du XVIe siècle, des toiles avec des Histoires de Saint Benoît de Lazzaro Baldi, datées du XVIIe siècle, des peintures de Luigi Garzi, toujours du XVIIe siècle. L’abside a été peint à fresque par Placido Costanzi vers 1730. Dans la première chapelle de droite se trouve un panneau avec la Naissance de la Vierge, réalisé vers 1660 et récemment attribué à Plautilla Bricci, une femme peintre et architecte du XVIIe siècle. Sur le maître-autel se trouve l’image de la Madone Avvocata, du XIIe ou XIIIe siècle. Dans la cour il y a une inscription qui invite les femmes à laver leur conscience comme elles lavent leurs vêtements.

L’intérieur de l’église de Sainte Marie in Campo Marzio

Le plan de l’église est une croix grecque, allusion aux origines anciennes du complexe, avec les bras de l’abside et l’entrée ouverte par quatre chapelles. Une autre caractéristique est celle de ne pas avoir de façade en tant que telle, mais seulement une longue façade, ponctuée de doubles pilastres d’ordre composite, qui suit le profil de la cour. La coupole est très particulière : sans tambour et entourée à l’extérieur d’une lanterne octogonale, au-dessus de laquelle s’élève la lanterne à fenêtre, divisée par de minces pilastres et recouverte par la coupole recouverte de plomb. La coque interne elliptique est divisée en quatre sections et n’est pas décorée de fresques. Les seules décorations sont des cadres en stuc placés à la base de la lanterne et autour des quatre fenêtres ovales.

sainte Marie in Campo Marzio

Notes