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bibliothèque du pape Agapit

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Le long d’une voie antique

Le long du Clivus de Scauro, une route de Rome qui a maintenu son tracé antique, après avoir dépassé une série d’arcs en brique, une petite porte sur la gauche s’ouvre sur la bibliothèque du pape Agapit fondée au VIe siècle. La bibliothèque du pape Agapit est connue grâce à un écrit de Cassiodore, un écrivain latin du VIe siècle. Elle est aussi mentionnée dans le manuscrit d’Einsiedeln, une liste de monuments romains qu’un pèlerin inconnu du VIIIe siècle a compilé lors de sa venue à Rome. La bibliothèque tire son nom du pape qui avait fondé un monastère dédié à Saint-André, l’un des plus anciens de Rome. Il s’agit d’une grande salle avec une abside en maçonnerie située derrière l’oratoire de saint André au Caelius. On sait que le pape Agapit avait collaboré avec l’écrivain Cassiodoro à la fondation d’une bibliothèque d’auteurs ecclésiastiques en grec et latin à Rome dans le but de combattre l’ignorance du clergé et l’hérésie monophysite. Le monophysisme affirmait que Jésus n’avait qu’une seul nature et qu’elle était divine.

A droite de la bibliothèque du pape Agapit 

D’après les murs, la salle semble cependant remonter au IV siècle. Sa conformation ressemble plus à une grande salle de réception d’une domus aristocratique de l’Antiquité plutôt qu’à une bibliothèque. Mais rien n’empêche de penser que le pape Agapit aurait réaménagé à cet effet un bâtiment préexistant. Par un petit passage à droite de l’abside de la bibliothèque du pape Agapit on accède à trois chapelles. Une des chapelles est dédiée à sainte Barbe, une autre à saint André et la dernière à sainte Silvia, la maman du pape Grégoire I. La chapelle dédiée à sainte Barbe a été construite sur les vestiges d’une insula romaine, un HLM du IIe siècle. On voit en partie la façade ainsi que les entrées de deux tabernae, surmontées d’une rangée d’étagères en travertin censées soutenir un balcon. Il faut dire qu’aux I et II siècles, cette zone était caractérisée par des immeubles populaires et des tabernae de l’ancien Vicus Trium Ararum. Plus tard les maisons populaires feront place à des domus patriciennes, dont la domus des Anicii, la famille du pape Grégoire Ier.  

Oratoire de saint André

Le premier édifice que l’on rencontre en sortant de la bibliothèque du pape Agapit c’est l’Oratoire de saint André. Il est placé au centre d’une petite cour qui donne sur un joli jardin. Il est précédé d’un petit portique posé sur quatre colonnes antiques. Il a été restauré de 1602 à 1606 à la demande du cardinal Cesare Baronio et complété plus tard de 1607 à 1608 par le cardinal Scipione Borghese sous la direction de l’architecte Flaminio Ponzio. C’est une salle rectangulaire sans absides ni niches. Le plafond à caissons en bois dans lequel sont insérés les armoiries de la famille Borghèse est de Vittorio Ronconi. Le plafond a été réalisé en 1607. Tous les murs sont richement décorés de fresques. Parmi les œuvres on distingue une Flagellation de saint André réalisée en 1508 par le Dominiquin. A gauche saint André conduit au supplice est du peintre Guido Reni et elle date de 1608. Sur l’autel la Vierge Marie entre les saints André et Grégoire est de Pomarancio réalisée de 1602 à 1603. Sur les côtés on peut voir de Guido Reni Saint Pierre et Saint Paul et sur la contre-façade de Lanfranco sainte Silvia et saint Grégoire I.

Oratoire de sainte Silvia

À droite de la place se dresse l’oratoire de sainte Silvia, mère de saint Grégoire I. L’édifice a été érigé à la demande du cardinal Cesare Baronio de 1602 à 1606. Au-dessus de la porte d’entrée se trouve un tympan en marbre décoré d’une mosaïque qui date du XIVe siècle. L’intérieur de forme rectangulaire a un plafond en bois sculpté datant de 1608. Ici aussi les murs sont richement décorés de fresques. Dans l’abside Guido Reni et Sisto Badalocchio on peint un Concert d’Anges. sur l’autel domine une statue de sainte Silvia réalisée de 1603 à 1604 par Nicolas Cordier. La statue est insérée dans une édicule en marbre composé de deux colonnes en porphyre aux chapiteaux en bronze et de deux pilastres en albâtre, surmontés d’un tympan. Sur les côtés David et Isaïe des fresques datant de 1608 réalisée par Badalocchio.

Oratoire de sainte Barbe

À gauche de la petite cour place est logé l’oratoire de sainte Barbe qu’on appelle aussi le « triclinium pauperum« , lui aussi restauré par le cardinal Cesare Baronio. À l’intérieur, au fond, l’abside est dominée par la statue de saint Grégoire bénissant, une œuvre de Nicolas Cordier. Le centre de la salle est occupé par une table en marbre du IIIe siècle. Selon la tradition, c’est sur cette table que les saints Silvia et Grégoire distribuaient du pain aux pauvres. On raconte qu’un jour à table, en plus des 12 pauvres, s’est assi un invité spécial, un ange. Au XVe siècle, une phrase en latin a été gravée sur la table. Elle dit : « ici saint Grégoire nourrissait les pauvres et un ange était assis comme le treizième invité ». Aux murs, des fresques d’Antonio Viviani retracent les onze moments importants de la vie de saint Grégoire. On y voit la charité de saint Grégoire, son élection comme abbé du monastère, l’apparition de l’ange à la table de les pauvres, Grégoire en train d’écrire, mais aussi sainte Barbe, sainte Nérée, saint Achille, sainte Flavie Domitille, Et pour finir, le départ d’Augustin pour évangéliser les Anglo- Saxons et la Vision de la Vierge Marie.

Notes

  • La visite est possible le samedi et le dimanche matin
  • Aucune entrée prévue
  • Pour réserver vos visites téléphoner au +393479541221
  • Ecrivez à arterome2@gmail.com