Une fontaine controversée
Au centre de la place de la République, autrefois appelée Piazza Esedra, dans un des coins les plus trafiqués de Rome se trouve la fontaine des Naïades. Cette place non loin de la grande gare, faisait autrefois partie des thermes de Dioclétien. L’histoire de cette fontaine remonte à la fin du XIXème siècle. À la fin de l’été 1870, le pape Pie IX fait construire un nouvel aqueduc. En 1888, le nouveau gouvernement italien décide de rénover l’ensemble du quartier. Pour couronner le projet, on projette d’orner le centre de la place avec une magnifique fontaine. La partie architecturale, un grand bassin, a été réalisée en 1885 sur la base d’un projet d’Alessandro Guerrieri.
En 1888, à l’occasion de la visite de l’empereur Guillaume II, on ajoute temporairement quatre lions en stuc. Mais l’ensemble ne plaisait pas tant. Enfin, en 1897, Mario Rutelli, un artiste sicilien, se voit confier la tâche de réaliser la partie sculpturale. L’artiste crée alors les statues en bronze qui vont donner le nom à la fontaine, la fontaine des Naïades. On voit là quatre groupes composés de nymphes, d’animaux et de monstres aquatiques. Ce sont des figures féminines vivantes et joyeuses déterminées à jouer avec les animaux et les monstres qu’elles chevauchent. Les quatre figures féminines représentent la naïade des océans, la naïade des rivières, la naïade des lacs et la naïade des eaux souterraines. Lorsque les statues ont été placées sur la fontaine, le résultat final choqua la population. On voyait là et on voit encore, quatre jeunes femmes nues, dans des poses très lascives, les corps baignés par l’eau sortant d’un grand jet derrière brillant au soleil.
En 1901 Mario Rutelli complète la fontaine avec un groupe central qui n’a pas plus. Et c’est en 1913 que le sculpteur va le remplacer par la figure de Glaucus luttant contre un dauphin de la bouche duquel sort un jet central d’eau puissant. Inaugurée en 1914, la fontaine constitue l’exemple de liberté et l’expression du désir de l’État unitaire de s’insérer avec un nouveau langage dans la tradition des fontaines. Mais, le conteur romain, Sor Capanna, a dédié à la fontaine des Naïades un petit poème farci de double sens. « Il y a une grande fontaine sur la Piazza delle Terme, qu’un célèbre sculpteur a garnie de quatre femmes nues accroupies et d’un homme au milieu qui fait office de mari. Qu’il est beau ce géant, là parmi toutes, un poisson à la main, il arrose les quatre fesses« . Poisson dans le langage populaire est un des termes utilisés pour désigner le pénis.
Notes
- Découverte de la fontaine des Naïades lors de la visites des églises autours de place de la République
- Pour réservez vos visites téléphonez au +393479541221
- écrivez à arterome2@gmail.com