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dialecte romain

Du latin au dialecte romain

Le dialecte romain est, en réalité, une langue similaire à l’italien. Ses origines, comme pour l’italien sont à chercher dans le latin médiéval et le dialecte toscan. D’ailleurs c’est sur le dialecte toscan qu’est basé l’italien standard, la langue officielle du pays. Pour la même raison, la grammaire du dialecte roman est facilement comprise même par ceux qui ne sont pas de Rome, à condition qu’ils parlent italien. De plus, le dialecte romain présente de légères variations dans la zone centrale du Latium, à tel point qu’on pourrait dire qu’il s’agit d’un dialecte répandu non seulement à Rome mais aussi dans l’arrière-pays. À mesure qu’on s’éloigne de la ville, le dialecte romain se mêle aux dialectes du bas et du haut Latium, plus proches aux dialectes de l’Italie centrale appartenant au groupe Ombrie-Marche.

Le romanesco

Le dialecte romain comprend tous les mots de la langue italienne actuelle, avec souvent de petites distorsions de prononciation. Par exemple le « l » suivi d’une consonne est remplacé par un « r », de nombreux mots simples sont souvent tronqués à l’accent tonique. Il faut savoir que le peuple romain est un peuple sarcastique et ironique qui a fait sienne la capacité d’ironiser et de plaisanter sur tout d’une manière semi-sérieuse. C’est sa façon de vivre les changements et les drames. Rome a une histoire séculaire et elle a vu beaucoup d’eau couler sous ses ponts. C’est cela qui lui a permit de développer une certaine sagesse populaire, car les romain ont appris à survivre dans la diversité, les revers et les guerres. Voici quelques expressions du dialecte romain.

Morto ‘n papa se ne fa n’artro

Cela veut dire littéralement, « mort un pape on en fait un autre ». Le Pape est une figure importante et connue, liée à la spiritualité des gens. Pourtant, lui aussi est humain et tôt ou tard il cédera au temps qui passe. A Rome quand un pape meurt, encore aujourd’hui, on attend le conclave, la reunion des cardinaux venus du monde entier et la fumée blanche qui annonce l’élection d’un nouveau pontife. C’est de là que vient ce dicton romain qui fait ironiquement référence au fait que toutes les personnes qui se considèrent importantes et irremplaçables peuvent facilement être mises de côté sans problème. Ce dicton est si connu qu’il est devenu populaire dans toute l’Italie : « Quand un pape meurt, il en arrive toujours un autre ».

Ahó, mica stamo ar Colosseo!

C’est une des nombreuses expressions qui lient les habitants de la Capitale avec son patrimoine artistique et archéologique. L’expression dialectale se traduit par « on n’est pas au Colisée ». Le Colisée est certainement le monuments le plus connus de Rome. Les habitants de la ville le vivent tellement au quotidien au point de faire remarquer à ceux qui laissent les portes ou les fenetres ouvertes, qu’on n’est pas au Colisée. Donc, « Nous ne sommes pas au Colisée » indique une invitation à fermer les portes ou fenêtres ouvertes. Une invitation à garder les choses ouvertes fermées

Me raccomando, sta ‘n campana

« Me raccomando, sta ‘n campana», on à Rome. C’est une expression qu’on utilise pour inviter à être attentif. Plus qu’une invitation, c’est une sorte de recommandation, une manière réfléchie de dire qui exprime de l’affection et un lien émotionnel. Pour connaître l’origine de ce dicton romain, il faut cependant prendre du recul. Rome est la ville des églises et elles sont situées sur toutes les places romaines. Compte tenu de la présence massive de lieux dédiés à la foi, il faut s’attendre à un grand nombre de cloches, il y en a en effet environ 1260 et pendant des décennies elles ont marqué et accompagné la vie quotidienne des romains. Aujourd’hui, elles résonnent comme un bruit de fond, mais dans le passé, les cloches remplissaient une fonction sociale assez importante, chacune avait son propre son et marquait les différents moment de la journée. C’était le son des cloches qui marquait le temps. Prêter attention aux cloches était très important et avoir une oreille attentive à ses carillons était toujours bon à avoir.

Ogni maravija dura tre giorni 

Cette expression du dialecte romain révèle le petit le coté cynique de l’habitant de la Capitale : « chaque merveille ou nouveauté ne dure pas plus que trois jours ». En réalité, cette expression est beaucoup plus philosophique et sage qu’elle paraît. Comme tout proverbe, cette expression est le résultat de l’expérience des gens. C’est une façon de dire que même les plus belles choses ont une fin. C’est une triste vérité à accepter qui ouvre les yeux sur un monde dans lequel le plein bonheur n’existe pas, mais est fait de moments de sérénité, qui sont pourtant destinés à se terminer tôt ou tard.

Cercà Maria pe’ Roma

Cette expression est utilisée lorsque la recherche de quelque chose ou de quelqu’un est vraiment compliquée. « C’est comme chercher Maria à Rome », c’est donc comme dire « Chercher une aiguille dans une botte de foin ». Et pourtant des images de Marie à Rome il y en a des centaines. Tout part d’une image de Marie, qu’on peut voir non loin de Campo de’ Fiori. Là, il existe un petit passage, peu connu, appelé le Passetto del Biscione. C’est un passage avec plus de 2000 ans d’histoire. Dans ce lieu, à l’époque romaine, fut construit le Théâtre de Pompée et, au Moyen Âge, furent construites les églises dont de celle de San Salvatore in Arco. C’est précisément dans cette dernière église, qu’il y avait une icône représentant la Madone de la Divine Providence. L’expression « Rechercher Marie pour Rome » fait précisément référence à la difficulté de trouver cette icône de Marie à Rome.

Nun c’è trippa pe gatti

ll n’y a pas de tripes pour les chats. L’expression semble être née au début du XXe siècle (précisément entre 1907 et 1913) lorsque le maire de Rome était Ernesto Nathan. Le maire de l’époque est devenu célèbre notamment pour les coupures budgétaires qu’il a opérées dans le budget public. En examinant le plan financier de la ville, Nathan a remarqué une dépense intitulée « abats pour chats ». En pratique, la municipalité payait la nourriture des colonies de chats de Rome, car les chats chassaient les rats, empêchant ces dernières de ronger les documents d’archives. Ernesto Nathan, alors maire de Rome, ayant eu connaissance de cette dépense exagérée, a décidé de l’annuler, annonçant que désormais les chats devraient se procurer leur propre nourriture et il a écrit dans le budget « Il n’y a pas de tripes pour les chats ». C’est une expression qui aujourd0hui veut dire il n’y a rien à faire.

Notes

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