Un palais pas loin du Ghetto
Le palais Mattei di Giove situé le long de la via Caetani, à quelques pas du Ghetto, est un édifice de l’architecte Carlo Maderno réalisé pour Asdrubale Mattei, duc di Giove, à l’occasion de son deuxième mariage avec Costanza Gonzaga en 1595. Les travaux commencent en 1598 et se terminent en 1617, avec la construction du bras de liaison du bâtiment avec le palais d’Alessandro Mattei. Le palais Mattei est le dernier édifice construit des cinq palais Mattei, qui forment un ensemble qu’on appelle « Isola dei Mattei ». Le bâtiment se développe sur trois étages avec une double entrée à partir de deux portails distincts. L’un en ligne avec les deux cours, donne sur via dei Funari. L’autre, précédé par quelques marches d’escalier, est surmonté par l’écriture « ASDRUBAL MATTH ». A cause de l’étroitesse de la chaussée, la façade a une structure simple. Le seul élément décoratif est la corniche architravée ornée des motifs héraldiques des familles Mattei et Gonzaga. Sous le palais Mattei di Giove dorme encore le théâtre Balbi, il n’a pas été fouillé. C’est un théâtre romain, de la fin du I siècle édifié par Lucio Cornelio Balbo, un personnage important. Depuis 1938 le palais Mattei est de propriété de l’Etat italien.
Le palais Mattei di Giove
Les parois de la première cour du palais conçu par l’architecte Maderno, sont tapissées de marbres anciens. Tous ces bas-reliefs, dont un cortège d’Isis, morceaux de sarcophages, reliefs, épigraphes, inscriptions, sont placés à l’intérieur de corniches en stuc. Aux angles figurent les armoiries des Mattei associées à l’aigle des Gonzaga. Asdrubale était marié à Costanza Gonzaga qui elle était apparentée à la puissante famille des Habsbourg. Le riche contraste de la cour frappe avec la sobriété de l’extérieur. Tous ces fragments de l’Antiquité se confondent avec les stucs baroques qui les encadrent. En ouvrant les deux portes, l’architecte Carlo Maderno a résolu le problème du manque d’espace dû àl’étroitesse des deux chassés qui bordent le palais. Une des portes est alignée sur les deux cours. L’autre est placée dans le sens de l’escalier. Sur les voûtes de l’escalier, on trouve des décorations en stuc inspirées de modèles antiques. Ces stucs de Donato Mazzi, sont symboliquement liés à la précieuse et riche collection de marbres anciens appartenant.
La famille Mattei di Giove
La famille de Matteo ou Matthaei ou Mattei est une branche de la très ancienne famille romaine des Papareschi. Le nom Papareschi est celui de Orbillo Papareschi commandant de l’armée d’Italie au VIIe siècle. C’est de Matteo Papareschi, personnage du XIIIe siècle, qu’est née la famille Mattei. Cette famille s’est diversifiée en France et en Ombrie. Mais la branche principale a continué à prospérer à Rome parmi les familles princières dont certaines remontent aux patriciens romains. Les Mattei sont une très ancienne famille romaine originaire des Abruzzes en Italie centrale. Les Mattei, installée à Rome au le Moyen Âge. La famille Mattei a habité dans quartier du Trastevere. Au retour d’Avignon, les papes s’installent près de la basilique de saint Pierre, abandonnant les palais autour de la basilique de saint Jean de Latran. Une des conséquence de ce changement provoque un déplacement de la population vers le pont saint Ange. A l’époque, c’était le seul pont encore debout à deux pas de la basilique. La famille Mattei fait de même. Elle abandonne le Trastevere et occupe cette partie des Champs de Mars qui depuis s’appelle l’Isola Mattei.
histoire du palais Mattei di Giove
Les célèbres collections qui décoraient autrefois le palais ont été dispersées suite aux diverses ventes aux enchères et ornent aujourd’hui de nombreux musées et collections privées en Italie et à l’étranger. Après l’extinction de la famille Mattei di Giove, survenue à la fin du XVIIIe siècle, le palais passe aux Antici Mattei, suite au mariage de la dernière des Mattei, Marianna, avec le marquis Carlo Teodoro Antici di Recanati. Une curiosité, dans ce palais un jeune homme de vingt-quatre ans séjourna cinq mois entre 1822 et 1823, le neveu du marquis Carlo Teodoro Antici di Recanati: Giacomo Leopardi. L’illustre poète bien connu des italiens, a séjourné dans une chambre au troisième étage entre 1822 et 1823, en tant qu’invité de la famille. Actuellement, le bâtiment qui est propriété de l’État depuis 1938 abrite le Centre italien d’études américaines, la bibliothèque et l’Institut d’histoire moderne et contemporaine.
Decoration de la cour
On dit que la décision de décorer la cour de cette façon est dû à un accord entre Asdrubale et sa femme Costanza Gonzaga. Cette dernière particulièrement religieuse n’avait voulu en aucun cas des statues païennes à l’intérieur de l’habitation. Et c’est ainsi que Asdrubale Mattei aurait tapissé les murs externes de la première cour avec ses collections antiques, des statues, des fragments de sarcophages, des bas-reliefs, que le maître de la maison aimait tant. A l’intérieur de l’habitation, tous les espaces devaient s’inspirer uniquement à la Bible. Malheureusement, il est pratiquement impossible de visiter les pièces du palais. Sinon on pourrait voir des salles de réception décorées de scènes de l’Ancien Testament interprétées par des artistes célèbres du moment. On y voit Francesco Albani (Rêve de Jacob), Domenichino (Jacob et Rachel à la fontaine), Pomarancio (Histoires de Joseph), Giovanni Lanfranco (Joseph et Putifarre), Pietro da Cortona et Paul Bril (dans la galerie, Histoires de Salomon et de la reine de Saba), Antonio Carracci, Gaspare Celio, Cristoforo Greppi, Francesco Nappi, Giacomo Triga et autres.
Les statues du palais Mattei di Giove
La cour et la loggia monumentales, sont ornées d’environs deux cents sculptures et fragments presque tous d’époque romaine. On y voit les nombreux reliefs, les sarcophages, les éléments architecturaux, les armoiries et surtout et huit bustes d’empereurs romains, huit médaillons avec des empereurs byzantins, de huit bustes d’empereurs Habsbourg. La décoration est due au désir de célébrer avec une grande splendeur l’union d’Asdrubale Mattei avec Costanza Gonzaga, lié à Ferdinand II de Habsbourg. Un élément fondamental de la décoration de la cour est constitué par les neuf statues masculines placées en hauteur sur des socles, principalement modernes, Chacun des socles est orné des symboles de la Casa Mattei di Giove. Seuls deux au centre des côtés est et ouest utilisent d’anciens autels funéraires. Leur disposition remonte à 1634-1636. Les statues figurent déjà dans l’inventaire dressé après la mort du propriétaire Asdrubale Mattei en 1638. Toutes les statues ont subi de nombreuses restaurations et paraissent complétées par des têtes, des portrait presque du XVIIe siècle.
Quelques détails
Notes
- Visite externe possible tous les jours sauf le samedi, le dimanche et les jours de fetes
- Aucune entrée prévue
- Pour réserver vos visites écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphoner au +39 3479541221