Une église au pied du Capitole
L’église de sainte Marie de la Consolation a été bâtie à l’endroit où au XIVe siècle, un riche noble condamné à mort, Giordanello degli Alberini, fit placer une image de Marie afin de consoler les derniers instants des condamnés. A l’époque, les décapitations avaient lieu au pied de la colline du Capitole pas loin de l’église en question. S’ajoute à ceci le fait qu’en 1470, un jeune homme, se disant innocent, alors qu’il pendait déjà au bout d’une corde, Marie lui aurait parlé et la corde se cassa. L’événement suscita une telle émotion qu’on voulut construire une église pour abriter l’image miraculeuse de Marie. La même année, avec le financement de la famille Della Rovere, l’architecte Baccio Pontelli réalisa un petit édifice de culte. Beaucoup plus tard, de 1583 à 1600, l’église de sainte Marie de la Consolation fut reconstruite dans les dimensions que nous lui connaissons par Martino Longhi l’Ancien et la façade terminée est en 1827 par Pasquale Belli. L’église de sainte Marie de la Consolation contient encore l’image de Marie qui console les condamnés.
Une église un hôpital
A partir de 1475 l’église est flanquée d’un hôpital confié à la confrérie laïque de Santa Maria delle Grazie. Cette Confrérie laïque composée de membres des familles aristocratiques romaines : les Colonna, les Savelli, les Santacroce, les Mattei, en 1506 fusionne avec la Confrérie de Santa Maria della Consolazione et Santa Maria in Portico. A l’époque, cette église ne dépend d’aucun ordre religieux. Au contraire, il semblerait que les membres de ces trois Confréries auraient payé 20 prêtres pour dire les messes quotidiennes. Par la suite, certaines corporations de métier s’ajoutent, les viticulteurs, les poissonniers, les bergers, les garçons de cafés, les hôtes. En échange, ils obtiennent la concession de certaines chapelles et l’accès à l’hôpital. Cette la confrérie laïque de Santa Maria delle Grazie est expressément vouée aux pauvres.
Externe de Sainte Marie de la Consolation
La façade, perchée en haut d’un escalier, est surmontée des statues des quatre prophètes, Isaïe, Zacharie, Ezéchiel et Jérémie. Quant à l’escalier, c’est en 1943, à l’occasion des démolitions voulues pour libérer les pentes de la colline du Capitole, qu’il a pris forme. A l’intérieur, l’église est divisée par deux séries de piliers en trois nefs couvertes d’une voûte en berceau. L’église n’a pas de transept et chaque nef est bordée de cinq chapelles. Ce qui était deux salles rectangulaires à gauche et à droite de l’autel principal, ont été transformées en chapelles. Auparavant, ces salles donnaient accès au parvis derrière l’église, où se trouvait l’entrée de l’hôpital de la Consolation. L’aménagement de la zone autour de l’autel a été confiée à Giacomo della Porta (XVIe siècle).
Chapelle Mattei
La première chapelle de la nef de gauche, aménagée en 1556, a été voulue par Giacomo Mattei. Elle est dédiée à la Passion du Christ. « L’œuvre est faite de manière singulière », assurait Giorgio Vasari. Ces fresques sont du peintre Taddeo Zuccari, aux premières armes. Sur l’autel la Crucifixion est flanquée de deux prophètes. Sur la parois de gauche, dans la scène de flagellation du Christ. Par la torsion du buste et par les muscles accentués, on sent que l’artiste subit l’influence de Michel-Ange. Au-dessus, Jésus apparaît devant Ponce Pilate. De l’autre coté « Ecce Homo » surmonté de scenes de la passion. Sur la voûte on voit les quatre évangélistes. C’est la première œuvre de Taddeo Zuccari, mort à Rome à l’âge de 37 ans. Né le 1 septembre 1529 près d’Urbino dans les Marches, mort le 2 septembre 1566 à Rome, il était le frère aîné de Federico Zuccari.
Chapelle Pelucchi
C’est la chapelle de Andrea Pelucchi et de sa femme Lucrezia dei Conti Pierleoni. Lui était originaire de Città di Castello, c’était un homme connu pour sa sympathie plaisait beaucoup. Elle, elle était la dernière descendante d’une des plus anciennes familles romaines, la famille Pierleoni. A l’origine, c’était une puissante famille d’origine juive. Pour mieux pouvoir exercer librement ses activités bancaires elle s’était convertie au christianisme autour du XIe siècle. Sur l’autel, le retable nous montre la Madone entourée de saints. La toile est de Livio Agresti, élève de Perin del Vaga. A gauche, saint Joseph avec un manteau jaune est agenouillé, il présente à Marie un dévot. Les toiles latérales, à droite, La vocation de saint Pierre d’un artiste maniériste anonyme de la fin du XVIe siècle. Et à gauche le martyre de saint André a été réalisé par un artiste inconnu, mais de l’école vénitienne, du XVIIIe siècle. À droite, en marbre, le sépulcre et le portrait de Lucrezia dei Conti Pierleoni (1582). A gauche, le portrait d’Andrea Pelucchi. Les deux bustes sont d’artistes inconnus.
Chapelle degli Affidati
Un magnifique portail en fer forgé du XVIe siècle protège l’entrée. Sur ce portail l’Agneau Pascal accroupi et l’inscription UNIVERSITAS AFFIDATORUM nous rappelle que c’est la chapelle bâtie en 1583, c’est la chapelle de la corporation des berges. L’architecte est Antonio Ferreri et le peintre est Giovanni Baglione, grand ennemi de Caravage. Les toiles et les fresques sont toutes du même artiste. Sur les piliers soutenant l’arc d’entrée, deux tableaux : saint Paul l’ermite et saint Antoine l’abbé, debout, revêtus d’un habit sombre. L’autel, en marbre polychrome, animé de festons, de têtes angéliques et d’angelots, recueille l’Adoration des Mages. La Madone, en rouge, est assise en hauteur, sur un fond de paysage aux tons vénitiens. Sont présents l’Enfant et les trois Rois. Sur les murs latéraux, dans de somptueux cadres de stuc doré, à droite, l’Adoration des Bergers ; à gauche, la Présentation de Jésus au Temple. Sur la voûte, entre stucs décoratifs, quatre panneaux racontent des faits de la vie de la Vierge Marie.
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Chapelle sainte Marie des Grâces
C’est la chapelle au fond de la nef droite, conçue par Augusto Carnevali. Une plaque, fixée sur le mur droit, nous dit que les marbres, les peintures, l’autel et l’icône ont été transportés ici en 1876. Tout ce matériel provient de l’église détruite de sainte Marie des Grâces, près du Forum romain. On voit à droite, agenouillé en prière, le pieux Pietro Giovanni Florenzi, un abbé, au centre par terre sa pierre tombale. Sur l’autel brille la miraculeuse Madonna delle Grazie peinture à à l’huile sur du bois de cyprès. Dans le passé, c’était l’une des images mariales les plus vénérées de Rome. Le 15 juillet 1796, elle remua miraculeusement les yeux. L’icône originale a été volée en 1970, celle que nous voyons est une fidèle copie. Sur les murs, les panneaux représentent : à droite, S. Luca qui peint la Vierge et à gauche, saint Pierre qui guérit l’infirme.
L’autel de Sainte Marie de la Consolation
L’autel et l’édicule en marbre polychrome sont de Martino Longhi. Au centre, l’image de la Madonna della Consolazione ,enveloppée d’un grand manteau bleu, se détache du fond doré. L’Enfant debout, le globe à la main, est en train de nous bénir. On pense que c’est une œuvre du peintre du XVe siècle Antoniazzo Romano. L’autel contient les reliques des saints martyrs Felicissimo, Agapito, Vincenzo. A droite, en bas, un élégant Tabernacle, en marbre À gauche, une plaque mentionne les larges privilèges accordés par Sixte V à l’archiconfrérie de S. Maria della Consolazione en 1585. Toujours à gauche, en haut, on voit un chœur occupé par un orgue baroque. L’orgue a été construit vers la fin du XVIe siècle. Deux grandes toiles ornent le presbytère. Elles ont été exécutées par Cristoforo Roncalli. À droite c’est la Nativité de Maria. Le clair-obscur rappelle Caravage. C’est l’œuvre du début des années 1600. Juste à gauche de l’autel on a la chapelle de sainte Marie delle Portico on y voit une copie de l’image religieuse.
Chapelle des Vignaroli
Depuis la fin du XVIe siècle, cette chapelle appartient à la corporation des Vignaroli et des Cavatori di pozzolana. Les fresques qui la décorent sont toutes signées Antonio Pomarancio (XVIIe siècle), fils de Niccolò Circignani. Elles racontent des épisodes de la vie de Jésus tirés des évangélistes. À droite on voit les Noces de Cana, dans la lunette la Présentation de Jésus au temple. A gauche on voit la Résurrection de Lazare, dans la lunette le Massacre des Innocents. Sur les piliers et sur la voûte, deux figures de Saints et de Sibylles et des scènes évangéliques. Toutes ces fresques, du début des années 1600, appartiennent à des artistes proches de Taddeo de Zuccari et ont une fonction principalement décorative. Sur l’autel, un tableau réalisé par un peintre anonyme du XVIIe siècle nous montre la Madone et saint Jean-Baptiste. Saint Jean Baptiste est représenté en train de s’entretenir avec la Marie. Elle apparaît entourée de nuées et d’angelots. Saint Jean qui parle à Marie, c’est une scène rarement représentée et pour cela exceptionnelle.
Chapelle des Garzoni e Osti
La chapelle a été construite dans la seconde moitié du XIXe siècle, en l’honneur de sainte Maria in Portico, par une religieuse, Sœur Carmela. Elle était aimée des romains malades. À droite et à gauche, sœur Carmela a peint elle-même deux toiles qui rappellent les principales faits des l’apparitions. En sortant de la chapelle, une pierre tombale est visible, c’est celle du prêtre Giuseppe Faraldo mort en1092. Suit la chapelle des Garzoni e Osti, confrérie fondée en 1575. Les fresques sont du Milanais Francesco Nappi (1565-1630), venu à Rome vers 1620. Un riche décor de stuc encadre les différentes peintures. À droite l’Enfant Jésus dans la crèche, entre Marie et Joseph en prière. Sur l’autel, une Assomption. avec les apôtres en premier plan. A gauche on a l’Adoration des mages et sur la a voûte des histoires de la Vierge. Dans les quatre ovates figurent quatre docteurs de l’Église. Sur les piliers, saint Pierre et saint Paul, debout, et quatre bustes de saints. La chapelle est protégée par un lourd portail en fer forgé
Chapelle Dondoli
Chapelle Sacchi ou la chapelle des stigmates de saint François. Sur l’autel Saint François les bras ouverts est agenouillé devant un livre ouvert. Il regarde un crucifix ailé qui lui apparaît dans un éclat de lumière. En bas, un moine se couvre les yeux pour se protéger. Sur le mur de gauche, le sépulcre d’Antonio Bernardino Sacchi et sur la droite, le sépulcre de son épouse Vittoria Arrigoni. Suit la Chapelle Dondoli. Elle présente sur l’autel un grand bas-relief en marbre. C’est le Mariage mystique de sainte Catherine d’Alexandrie. L’Enfant qui se penche vers Sainte Catherine pour lui passer la bague. Les formes robustes rappellent Michel-Ange, elles s’alternent à la douceur de la tradition toscane. Les deux femmes, Marie et sainte Catherine sont du sculpteur Raffaello da Montelupo, un assistant de Michel-Ange. Cette oeuvre est placée ici depuis1539. A gauche de Marie ce n’est pas saint Joseph mais saint Sigismondo, à genoux à coté d’une couronne royale. Il tient un sceptre et un globe, symboles de la royauté. La partie supérieure, plus maladroite, voit la bénédiction du Père Éternel. Cette oeuvre a été offerte par Giovanni di Zenobi, directeur de la banque de Bigi Neroni. Sur le côté gauche de la chapelle se trouve le monument sépulcral de Sigismondo Dondoli, de Pistoia, avocat consistorial.
Notes
- Lors de cette visite on découvre quelques églises, une tenue vestimentaire correcte est requise
- A faire le matin vers 8 heures tous les jours sauf les dimanches, pendant les messes.
- Aucune entrée est prévue
- Pour réserver vos entrées écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphonez au +39 3479541221