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Apollon de Véies

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Une découverte

En mai 1916, la statue de l’Apollon de Véies a été retrouvée dans un égout. Comme en témoignent les photos de l’époque, les fragments avaient été alignés le long d’un talus en signe de respect. Avec l’Apollon de Véies d’autres fragments ont été récupérés. On pense que l’auteur de cette célèbre statue est le Maître d’Apollon, un artiste de la ville provenant de l’atelier du célèbre Vulca. L’atelier qui aurait entre autres réalisé la célèbre statue de Jupiter posée dans le temple de la Triade Capitoline à Rome. Toujours le même atelier aurait réalisé, pour le dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe, deux quadriges posées sur le toit du même temple. L’Apollon de Véies et les autres fragments étaient à l’origine positionnés sur le toit d’un temple de la ville de Véies. La ville de Véies faisait partie des villes de l’Étrurie méridionale. Située sur un vaste plateau de tuf, Véies était une des cités les plus importantes de la Ligue étrusque. C’était aussi un grand centre intellectuel et artistique, un important nœud routier qui contrôlait la rive droite du Tibre jusqu’à Rome. 

La guerre contre Véies

Véies placée à 15 km au nord de Rome, rivalisait avec Rome pour le contrôle des voies de communication et les marais salins à l’embouchure du fleuve. En plus, les romains rencontraient les habitants de Véies dès qu’ils franchissaient le Tibre. L’inévitable guerre entre Rome et Véies s’est déroulée en trois temps et a occupé tout le Ve siècle avant Jésus-Christ pour se conclure en 399 avant Jésus-Christ. Dans la première phase, les habitants de Véies vont conquérir la ville de Fidène. Ils détruisent une armée de 300 soldats qui appartenaient à la gens Fabia. Dans la deuxième phase, le romain Aulus Cornelius Cossus tue dans un duel Lars Talumnio le tyran de Véies. Et pour finir dans la troisième guerre, qui va durer 10 ans, Marco Furio Camillo, à la tête de l’armée romaine, assiège la ville et la détruit. Non seulement, toute la population de Véies est réduite en esclavage et la ville est anéantie avec l’interdiction de la reconstruire. Grâce à cette guerre, les citoyens soldats finiront par percevoir un salaire, stipendium. Mais cette conquête assure aussi à Rome la possession d’un nouveau territoire, celui de Véies, une terre vaste et fertile.

Le mythe

L’un des douze travaux, le quatrième, qui fut imposé à Hercules fut celui de capturer la biche de Cérynie l’animal aux cornes d’or, sacrée à la déesse Artémis. Il ne devait pas la tuer mais la ramener vivante puis la livrer à Eurysthée, roi de Mycènes. Hercules devait la poursuivre jusqu’à l’épuisement. La biche était une des cinq biches sacrées à Artémise. La biche vivait sur la colline de Cérynie  près du temple d’Apollon où la déesse continuait à la protéger. La biche avait de grandes cornes en or et des sabots en bronze, un métal qui l’isolait du sol. Enfin, la biche épuisée, n’étant plus capable de fuir fut capturée par Hercules. Après l’avoir mise sur ses épaules, il commença son voyage de retour vers l’Arcadie. En chemin Hercules rencontra Apollon et Artémis indignés de voir l’animal sacré prisonnier. Ils lui demandèrent de libérer l’animal. Alors, Hercule expliqua qu’il obéissait à une demande qui l’obligeait à obéir à Eurysthée. La colère d’Artémis s’apaisa et elle l’autorisa à se rendre à Mycènes à condition de relâcher ensuite la biche sacrée sans lui faire de mal.  

Des statues sur le toit

L’Apollon de Véies faisait partie d’une série de sculptures qui ornaient le sommet du toit du temple dédié à Diane. Le groupe en terre cuite a été modelé entre 500 et 490 avant Jésus-Christ. Le groupe était probablement situé à plus de 12 mètres de haut. A côté de ces statues, il y en avait une autre qui devait décorer le sanctuaire, elle n’était pas sur le toit. C’est celle de Latone avec Apollon enfant. Elle tire des flèches sur le serpent Python envoyé par Junon pour l’épouvanter. Les couleurs sont celles d’origine, la couleur brune sur les parties nues du corps et le blanc sur les robes bordées de noir. Difficile de l’imaginer mais le monde antique était un monde en couleur. Apollon porte un chiton et un manteau. Ses cheveux sont rassemblés en larges tresses qui tombent sur le dos.  Le dieu Apollon marche pieds nus, le bras gauche tendu menaçant vers l’avant et l’autre bras baissé, tenant peut-être un arc. En face se trouve Hercules, il vient de capturer la biche aux cornes d’or. Entre les deux devait se tenir Mercure, là en tant que pacificateur. Le temple de Portonaccio à Véies, était dédié à la déesse étrusque Menerva, la Diane des romains. Il était daté de la fin du VIe siècle a. C. 

Notes

  • Visite possible lors de la visite guidée du musée étrusque de Villa Giulia
  • Visite possible tous les jours de 9 heures à 20 heures sauf le lundi
  • Pour réserver la visite écrivez à arterome2@gmail.com
musée étrusque de Villa Giulia
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