Aller au contenu

parc des Aqueducs

Un carrefour hydraulique

Le parc des Acqueducs s’installe dans la banlieue sud-est de Rome. Il est traversé par l’ancienne Via Latina. C’est un parc riche en témoignages historiques et archéologiques. Inclu dans le parc régional Appia Antica, le parc des Aqueducs fait partie du poumon vert d’un des coins les plus peuplée de la Capitale. Dans l’antiquité, des Colli Albani (Volcans éteints) arrivaient une grande partie de l’eau que les anciens romains consommaient. Exploitant la pente faite par les coulées de lave, les romains menèrent l’eau par les aqueducs, jusqu’à Porta Maggiore. De là, à travers des tuyauteries en terre cuite ou en plomb, des châteaux d’eau et des citernes, l’eau était redistribuée. Bien 6 des 11 aqueducs de la ville antique passaient par ici. Pour réserver vos visites : arterome2@gmail.com de 18 heures à 20 au +39 347954122.

De grands bâtisseurs

Les Romains étaient des ingénieurs extraordinaires et les vestiges spectaculaires du parcs des Aqueducs en sont la preuve. Du IVe siècle AC au IIIe siècle DC les Romains édifièrent onze aqueducs. Ils apporteront à Rome une quantité d’eau par habitant double de celle d’aujourd’hui. Cette eau alimentait plus de 1300 fontaines publiques, des fontaines monumentales, un millier de piscines, plusieurs riches maisons privées, des thermes spectaculaires. L’eau était aussi utilisée pour les naumachies. La plupart des conduits sont encore souterrains ou superposés aux structures externes des aqueducs plus anciens. Les vestiges des imposantes arches de l’aqueduc Claudio, les pins séculaires et les ruines d’anciennes villas donnent au parc des Aqueducs un aspect qui fascine encore.

Aqueducs

Ces aqueducs sont l’Anio Vetus, qui coule sous terre, le Claudius, qui se superpose à l’Anio Novus, l’Aqua Marcia, avec les canaux sous-jacents de la Tepula et de l’Iulia. Tous viennent des sources sur les pentes des Colli Albani ou de la haute vallée de l’Aniene. Ils atteignent le centre de la ville à Porta Maggiore. De là partait la distribution vers les différents quartiers. Le premier aqueduc remonte au III AC. Le parcours est souterrain. Le canal est creusé dans le rocher. Le long du trajet, il y a des bassins pour faire décanter l’eau. L’eau coule sur des arcades (aqueduc externe) quand il faut traverser des vallées. La partie souterraine est signalée en surface par des petites pyramides (photo1). Le long de l’aqueduc on trouve encore des amas de calcaire laissé par les ouvriers qui s’occupaient de la manutention (photo2)

Acqueduc Acqua Iulia

L’Aqua Iulia (Aqueduc Iulia) est le cinquième aqueduc de la ville de Rome, construit en 33 avant JC. par Marcus Vipsanius Agrippa, genre de l’empereur Auguste. D’ailleur cet aqueduc porte le nom de famille de l’empereur, Iulia. Cet aqueduc collecte l’eau de sources situées au 12e kilomètre de la Via Latina, pas loin de la petite ville de Grottaferrata. L’aqueduc Iulia fait environ 22,5 km, dont près de la moitié (11 km) en surface. Il avait un débit journalier de 50 043 m³, soit 579 litres d’eau par seconde. Le dénivelé est passé de 350 m. Dans sa partie externe il est superposé à un aqueduc plus ancien l’aqueduc de l’Acqua Marcia.

L’aqueduc de l’Aqua Tepula

L’aqueduc de l’Aqua Tepula construit par les censeurs Gneo Servilio Cepione et Lucio Cassio Longino en 125 avant J.-C. Son nom, Tepula, est dû à la température « chaude » de l’eau, à 16-17 degrés. Les sources sont situées dans la zone volcanique des Colli Albani, plus précisément entre les villes de Grottaferrata et Marino. L’aqueduc de l’Aqua Tepula avait une longueur de 18 km, dont plus de la moitié était externe. Il se superposent (pour 9 580 m) à l’aqueduc de l’Acqua Marcia. Le débit journalier était très faible, atteignant seulement 190 quinaires (correspondant à environ 7 885 m³ par jour).  

L’aqueduc de l’Aqua Vetus

C’est le deuxième aqueduc bâti par les romains. Le premier est l’aqueduc Appio, construit une quarantaine d’années plus tôt. L’adjectif vetus (ancien) lui fut attribué trois siècles plus tard, quand un autre aqueduc d’Anio fut édifié, évidemment appelé le novus. L’argent pour la construction de l’aqueduc Anio Vetus est issu  du butin de la guerre contre Tarente et Pirro (272 et 269 av.). Cet argent fut fourni par le censeur Manio Curio Dentato. L’aqueduc captait l’eau directement de la rivière Aniene près de Tivoli. Bas débit lors des périodes de sécheresse, eaux troubles lors de fortes pluies, on se servait de l’aqueduc de l’Anio vetus pour l’irrigation des villas et des jardins et les fontaines. Il avait en moyenne un débit de 55 942 m³ par jour soit 647 litres par seconde.  

L’aqueduc de l’Acqua Marcia

L’aqueduc de l’Acqua Marcia est le troisième aqueduc de la Rome antique, bâti en 144 av. Il fait environ 90 km de long. Voulu par le préteur Quinto Marcio Re, il porte le nom de son financieur. L’aqueduc prend son eau aux sources du bassin supérieur du fleuve l’Aniene. L’eau est excellente et pure. Elle est considérée comme la meilleure parmi les eaux qui arrivent à Rome. L’aqueduc fait un peu plus de 91 km. Le tracé était en partie souterrain (80 km). La partie externe est sur 11 km des arcs monumentaux), plus tard réutilisés pour les conduits Aqua Tepula et Aqua Iulia. Le débit à la source était de 4 690 quinaires, soit un bon 194 365 m 3 et 2.251 l/s.  Au XVIe siècle, les arcs  ont été détruits et ses piliers utilisés pour l’aqueduc Felice commandé par le pape Sixte V.

L’aqueduc d’Anio Novus

Cet aqueduc commencé sous l’empereur Caligula en 38 après JC est terminé par Claudius en 52 après JC. L’aqueduc d’Anio Novus capte les eaux de la haute vallée de l’Aniene. On l’appelle Anio Novus pour le distinguer de l’Anio Vetus de trois siècles plus ancien. L’eau était prélevée directement dans la rivière, près de la ville de Subiaco. En 98 après JC Trajan a déplacé le point de départ près du monastère de saint Benois. Il faisait  86, 876 km, dont environ 73 km sous terre et environ 14 en surface. Il partageait une partie de son parcours en surface avec l’aqueduc de l’Aqua Claudia. Le débit journalier était le plus important de tous, près de 4 738 quinaires, soit 196,627 m 3 et 2 274 litres par seconde.  

parc des aqueducs

Casale di Roma Vecchia

Dans le parc des Aqueducs on trouve le Casale Roma Vecchia. Il tient son nom d’une villa romaine voisine, la villa de Sette Bassi. Compte tenu de l’étendue de ses ruines, on croyait que ces ruines appartenaient à une autre ville antique semblable à Rome, vecchia Roma. En fait, le Casale Roma Vecchia correspond à une maison-tour placée dans une position stratégique. Probablement cette maison-tour du XIIIe siècle s’est installée sur le site d’une ancienne poste d’époque romaine. Le corps de ferme est composé d’un ensemble de bâtiments qui tournent autour d’une cour intérieure. Les propriétaires du domaine sont les Torlonia depuis la première moitié du XIXe siècle.

Fosso dell’Acqua Mariana

Fosso dell’Acqua Mariana est d’un fossé artificiel du XIIe siècle voulu par le pape Callisto II pour alimenter les moulins et irriguer les jardins de la basilique de Saint Jean de Latran Les anciens aqueducs avaient été gravement endommagés par les Goths lors du siège de Rome au VIe siècle. Dans ce fossé coulaient les eaux des aqueducs d’Aqua Tepula et d’Aqua Iulia. C’était un canal à ciel ouvert, à l’exception d’un tronçon à Casal Morena, où le conduit souterrain de l’aqueduc Claudio était utilisé. Le fossé se servait du tracé de l’ancienne Via Latina près du Casale di Roma Vecchia. Le développement urbain qui suit l’unification de l’Italie a conduit à la déviation dans le Fosso del Calicetto et sa confluence avec l’Almone.

La Via Latina

La Via Latina est une ancienne voie consulaire romaine. Elle date du IVe siècle AC. Suivant un tracé qui remonte à la préhistoire, la via Latina a été conçue comme une route rapide pour arriver aux colonies en cours de fondation dans le Sud. Comme la voie Appienne, elle partait de la Porta Capena pour arriver à Capoue. Mais, la voie Latina a un parcours plus à l’intérieur du pays. Elle passe à travers les monts Lepini et la vallée du Sacco. Sur son chemin, la Via Latina accompagnait six aqueducs de la banlieue au centre-ville. Comme toutes les voies antiques, la chaussée était flanquée de nombreux sépulcres. Au Moyen Âge, on préféra descendre à Naples par la voie Appia. La via Latina fut ensuite définitivement abandonnée au XVIe siècle lors de la construction de la Via Appia Nuova sous le du Pape Grégoire XIII.

Villa delle Vignacce

En longeant un des aqueducs, on voit les vestiges de l’une des plus grandes villas de la Rome antique. Les fouilles ont mis en évidence que cette villa fut modifiée cinq fois. Parmi les ruines visibles, on distingue des thermes (salle circulaire, entourée d’autres petites salles). La villa appartenait à Quinto Servilio Pudente, un entrepreneur bien connu de l’époque et lié à la famille impériale. De nombreuses statues ont été retrouvées en juillet 2009, comme la statue du satyre Marsyas. Aujourd’hui elle est exposée à Centrale Montemartini à Rome. La découverte est d’autant plus importante que cette statue permet de connaître la production d’un groupe de sculpteurs originaires d’Aphrodisias en Asie Mineure, autrement dit en Turquie. Ils ne sont pas tous grecs