Un coin caché
Plus qu’un vrai quartier, le quartier Coppedè est un petit coin de Rome formé de 26 immeubles et 17 villas dont la construction remonte au début du XXe siècle. L’idée de bâtir le quartier Coppedè est venue du désir de combler le vide entre la Piazza Buenos Aires et via Tagliamento. Le projet est confié à Gino Coppedè, un artiste éclectique. Il n’a pas tout à fait carte blanche. Il doit tout de même tenir compte du plan urbanistique de l’ingénieur Edmondo Sanjust de Teulada et des contraintes imposées par la commission du bâtiment. L’édification de ce complexe est financée par les banquiers Cerruti et Becchi de la Società Anonima Edilizia Moderna … Mais, malgré tout, Gino Coppedè en s’inspirant de l’Art Nouveau, en mélangeant de nombreux styles a su créér sa propre marque expressive. Pour rserver vos visites : arterome2@gmail.com de 18 heures à 20 au +39 347954122.
Construction d’un quartier
Gino Coppedè y travaille de 1915 à 1927. Mais à sa mort en 1927, Gino Coppedè laisse un quartier inachevé. Il avait seulement bâti les palais des ambassadeurs juste après l’arc. Les constructions seront complétées par l’architecte Paolo Emilio André. Le quartier Coppedè est situé entre les quartiers de Trieste, Salario et Parioli, dans une zone lien entre le vieux centre et la nouvelle ville. Contrairement aux styles en vogue, le quartier Coppedè est unique en son genre. Chaque bâtiment semble sortir d’un conte de fée. Même si le style Coppedè est une expression de l’Art Nouveau, ses décorations reprennent le baroque, le gothique, l’art classique. En un mot, c’est une architecture faite de marbres, de fresques, de mosaïques, de fer forgé qui décorent des façades, des loggias, des arcs et des tourelles.
Le quartier Coppedè
L’entrée du quartier est marquée par une grande arcade qui unit deux édifices. La voûte richement décorée est un pont idéal entre les deux palais des ambassadeurs. En son centre un grand et bizarre lustre en fer forgé embelli l’ensemble. A peine mis les pieds sur via Doria, on quitte le bruit de Via Tagliamento pour entrer dans une oasis calme et reposant. La courte chaussée mène à un rond-point. En son centre, une fontaine, la fontaine des grenouilles. Autour de la fontaine, on voit quatre édifices, tous différents, tous chargés de décors et de symboles.
Les édifices
Autour de la fontaine, des immeubles massifs et des villas de rêve se côtoient sans se déranger. Sur les façades on trouve des décorations d’or byzantin, des terres cuites genre Assyrien, du fer forgé gothique, des fresques à la manière de la Renaissance. Tous ces styles sont revus en clé Art nouveau. On passe de l’art paléochrétien au maniériste, arrosé d’une profusion d’ornements qui frôlent le délire. Les détails sont souvent chargés d’implications symboliques. Les villas de 19 mètres de haut sont disposées sur 2 ou 3 étages, entourées de jardins verdoyants. Les bâtiments, quant à eux, s’allignent directement sur la rue. Ils ont un aspect massif allégé par des loggias et des balcons. Les façades des bâtiments sont un mélange d’arches, de tourelles, de porte-flambeaux médiévaux en fer, d’édicules sacrés, de vitraux en style Déco.
La fontaine des Grenouilles
Placée au centre du rond-point, la fontaine des Grenouilles, comme son nom le dit, est peuplée de grenouilles, de quelques abeilles, de tritons et de poissons. Construite en 1924, on dit que l’architecte Gino Coppedè s’est inspiré de la fontaine des Tortues de Giacomo della Porta qui se trouve au centre ville, près du ghetto. Là se sont des tortues poussées par des jeunes garçons. Ici douze grenouilles observent les palais juste en face. On dit que Gino Coppedè s’est aussi inspiré de la fontaine des Abeilles et du Triton, les deux du Bernin. C’est vrai , les abeilles ont la même pose, elles boivent de l’eau. Cette fontaine est aussi célèbre pour le bain que les Beatles y ont fait après un concert tenu au Piper, alors une boîte à la mode.
Palazzina del Ragno
La Palazzina del Ragno suit. Réalisée plus ou moins en style assyro-babylonien, cet édifice se caractérise par une grande araignée sur la porte d’entrée. Cette grande araignée qui donne son nom à la bâtisse, symbolise l’assiduité et le dur travail. Construit par Gino Coppedè en 1920, l’édifice est composé de quatre étages et d’une tourelle. Au troisième niveau, au-dessus d’un balcon avec loggia, il y a une peinture ocre et noire. La peinture représentant un cheval surmonté d’une enclume logée entre deux griffons et d’une grande inscription latine LABOR. Toujours sur la même place mais de l’autre côté, il y a la porte d’un immeuble aux décorations caractéristiques qui ressemblent aux palais arabes.
Villino dell Fate
Le point fort du quartier est le « Villino delle Fate« . En fait, c’est une composition de trois villas qui ont des murs mitoyens. Ces trois bâtiments aux décorations raffinées, tourelles et petites loggias rendent hommage à Florence, Rome et Venise. Naturellement ça se fait à travers des symboles et des personnages qui caractérisent les trois villes. Les décorations sont en terre cuite, travertin, marbre, fer forgé, brique, bois et peinture. On y voit Venise avec le lion de Saint Marc face à un voilier. Sur une autre façade, c’est Rome la Louve et les jumeaux. Et sur une autre façade encore, c’est Florence avec Dante et Pétrarque, santa Maria del Fiore et Palazzo della Signoria. Pour compèter Florence on peut lire « Fiorenza bella ». Gino Coppedè était florentin descendant d’une famille d’artistes. Outre aux trois villes on voit des divinités romaines, des animaux (abeilles, lions ailés).
Admirateurs détracteurs
Le quartier Coppedè avait à sa naissance quelques admirateurs mais de nombreux détracteurs dont les architectes rationalistes. Ils avaient fini par appeler le quartier Coppedè le «quartier des horreurs». A cause de cet extraordinaire mélange de styles, on a fini par classer Gino Coppedè dans la catégorie du néo-éclectisme. En réalité, Gino Coppedè est un indépendant, il n’a pas eu de prédécesseurs et de successeurs. Ce quartier initialement conçu pour une classe moyenne de collets blancs, a fini par changer de destination et devenir un quartier d’ambassades. Jadis périphérique, aujourd’hui à deux pas du centre historique, cette oasis de paix est entourée de rues bruyantes, d’une forêt d’enseignes.
Gino Copedè franc-masson
On dit que l’architecte Coppedè était un franc-maçon et que, par conséquent, il aurait semé dans les décorations du quartier des symboles ésotériques. Le lampadaire sous l’arche juste à l’entrée n’est pas seulement un ornement, mais le signal du début d’un voyage initiatique. Les francs-maçons sont aussi appelés enfants de lumière, la lumière de la connaissance qui donne accès à la clé des vérités cachées. Sur l’arc il y a aussi une coupe qui rappelle celle du Saint Graal, et des colonnes, des tourelles. Il y a aussi des figures apotropaïques, pour chasser le mauvais esprit. Elles sont liées à la tour de Babel et au temple de Salomon. «Entrez dans cette maison qui que vous soyez. Vous serez un ami. Je protège l’invité », c’est la traduction de l’épigraphe latine gravée sur un des palais.
Hommage à Rome
Le quartier Coppedè est un hommage à Rome à travers tous les styles qui l’ont dessinée. C’est un ensemble architectural où triomphent les fleurs, les couronnes, les escargots, les abeilles métaphores de l’âme, les chevaux, les hiboux symbole de sagesse, le lion et l’aigle signes de puissance. Par le jeu des symboles, le quartier Coppedè est comme un voyage initiatique qui a traversé le temps (coqs, coupes et dés) pour accéder à la connaissance. Alors, comment ne pas se perdre à la recherche de mystères et de signes?. Le quartier Coppedè est un musée en plein air teinté de mystère, un lieu secret de la capitale à visiter pour voyager avec l’imagination.
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