Peinture de Raphael
La “Transfiguration” est un sujet rare en peinture, néanmoins il a été abordé par Raphaël dans son dernier tableau. Ce chef d’œuvre devait orner l’autel de l’église de saint Juste à Narbonne, en France. Le commanditaire, le cardinal Jules de Médicis (futur Clément VII), était alors l’évêque de cette ville. Mais le 6 avril 1520 Raphaël meurt. Le tableau n’étant pas fini, il sera complété par Giulio Romano, un collaborateur de Raphaël. La peinture terminée, le cardinal Jules de Médicis fera don de la “Transfiguration” à l’église de saint Pietro in Montorio. Or, pendant l’occupation française, la Transfiguration prend le chemin de la France, comme de nombreux chefs d’oeuvre romains. A la chute de Napoléon, il fait retour à Rome.
L’histoire de la Transfiguration
Alors qu’il est sur le mont Thabor, Jésus entouré du prophète Elie et de Moïse se montre à trois de ses disciples (Pierre, Jean et Jacques) couvert de Gloire et de Lumière. L’épisode qui se situe après la multiplication des pains est raconté dans les évangiles. Le tableau est divisé en deux parties narratives distinctes. Une disposition des sujets qui sera reprise plus tard par de nombreux artistes. En haut Jésus transfiguré apparaît à trois de ses disciples. Sur la droite, on voit deux personnages, l’un d’eux est saint Juste le saint protecteur de la ville de Narbonne. Le bas du tableau est peuplé d’une vingtaine de personnages. A droite le possédé, les bras au ciel, le regard fou, soutenu par son père en habit vert. Au centre une très jolie femme qui indique le possédé. C’est probablement Julie Farnese, la sœur du future pape Paul III. A gauche on voit 9 des 12 apôtres. ils ont des poses tourmentées, des regards inquiets car ils sont incapables de guérir le possédé. Il sera libéré de sa maladie par le Christ.
Les couleurs de la Transfiguration
L’œuvre de Raphaël est imposante, elle mesure plus de quatre mètres de haut et deux mètres de large. Elle est réalisée en tempera grassa (détrempe), c’est-à-dire une technique qui rend les couleurs plus brillante qu’avec la peinture à l’huile. En plus les couleurs captent la lumière et l’intensité des tons reste intacte au fil du temps. Les couleurs de la Transfiguration suscitent encore aujourd’hui beaucoup d’étonnement. Comme l’écrivait le grand historien de la Renaissance Jacob Burckhardt : « dans la Transfiguration il y a une force et une harmonie de couleurs « presque vénitienne », une combinaison de nuances nouvelles et éthérées ». Des couleurs pastelles des personnages qui entourent le Christ aux consistances terrestres dans la partie basse du tableau où à gauche dominent les couleurs chaudes entourées de tons froids, tandis que sur côté opposé les tonalités sont inversées.
Le blanc qui enveloppe le Christ
Selon l’évangile de saint Matthieu : « son visage brillait comme le soleil et ses vêtements devenaient blancs comme la lumière … Il parlait encore lorsqu’un nuage brillant les couvrit« . Et c’est pourquoi les tons du haut du tableau sont si différents des tonalités du bas du tableau. Le blanc de la robe du Christ, le blanc des nuages qui enveloppent le corps de Jésus, cette couleur n’a pas été choisie par hazard. Le blanc n’est pas une simple candeur, mais une véritable lumière qui porte en elle la promesse du salut éternel qui attend l’humanité. La représentation de ce Jésus, suspendu au ciel, est la meilleure description au verset évangélique de Matthieu. qui dit « son visage brillait comme le soleil, ses vêtements devenaient blancs comme la lumière »
Derniers détails
Tout s’explique quand on sait que la “Transfiguration” a été commandée à Raphaël par Jules de Médicis en 1518, quelque mois après la publication des thèses de Martin Luther. La “Transfiguration” semble dire que Luther (le possédé) est la maladie, les personnages (les fidèles) qui se tournent vers les apôtres (l’Eglise) dont deux d’entre eux montrent (en rouge) le chemin à suivre en indiquant le Christ. Dernier détail, il a fallu 19 ans d’attente et l’intense sensibilité artistique et diplomatique du grand sculpteur Antonio Canova pour pouvoir rapporter en Italie certaines de ces œuvres volées par les armées napoléoniennes.
Notes
- La “Transfiguration” est aujourd’hui dans la pinacothèque des musées du Vatican.
- Pour réserver vos visites écrivez à arterome2@gmail.com ou téléphonez au +3479541221