A saint Louis
Le cardinal Mathieu Cointrel, dont le nom italianisé donne Contarelli, avait vivement contribué à la construction de l’église de saint Louis des Français. Il avait obtenu en échange une chapelle pour sa sépulture. On avait confié la décoration de la chapelle Contarelli au peinture Girolamo Nunziano, mais l’artiste meurt avant même d’avoir commencé. Alors les héritiers de Mathieu Cointrel s’adressent au Cavalier d’Arpino. Il peint la voûte sans aller plus loin car il avait trop à faire avec les commandes papales. C’est alors, que grâce à l’intermédiaire du cardinal del Monte et du marquis Giustiniani, des personnages influents, que Caravage obtient le travail . Un contrat est signé le 23 juillet de l’an 1599, la somme versée est de 400 écus et les peintures sont terminées un an plus tard en juillet de l’an 1600.
La Chapelle Contarelli
Sur les trois parois de la chapelle Contarelli, les tableaux peints sur toile racontent, le premier à gauche la conversion de saint Matthieu, celui au centre Mathieu et l’Ange, le tableau à droite le martyre du saint. Dans la conversion de saint Mathieu, Mathieu et ses compagnons sont dans une pièce sombre autour d’une table. Mathieu, qui à l’époque s’appelait encore Levi, était percepteur d’impôts. Enfin c’était un homme qui maniait de l’argent. On le voit assis à table entouré d’autres gens tous en train de compter les revenus du jour. La porte s’ouvre, le groupe autour de la table est éclairé, le Christ accompagné de saint Pierre indique Mathieu du doigt. Le Christ dont l’entrée en scène est loin d’être spectaculaire n’illumine même pas la pièce de sa présence. La lumière vient du haut. L’apôtre Pierre symbolise l’Église, il accompagne le Christ, mais ne décide pas de la vocation. Mathieu recule, une main pliée vers lui il semble dire moi? L’autre main encore posée sur les pièces de monnaie. Les deux personnages à gauche, trop pris par leur avidité ne se rendent pas compte, ces personnages symbolisent, l’occasion du salut manquée.
Composition
Le tableau est composé de deux rectangles, dont un est posé dans le sens de la longueur, à l’intérieur duquel on voit Mathieu et ses collaborateurs. Dans l’autre retangle posé dans le sens de la largeur on y voit le Christ et saint Pierre. Les vêtements des personnages ne font qu’accentuer la différence entre les deux groupes. Mathieu et ses amis sont habillés à la manière du XVIIe siècle. Le Christ et Pierre ont de longues robes comme dans l’antiquité. Cette Conversion de saint Mathieu rappelle celle d’Henri IV de Navarre qui eut lieu quelques années plus tôt. « Paris vaut bien une messe. » aurait-il dit en abjurant la religion protestante. Jésus tend le doigt vers Mathieu comme Dieu tend le doigt vers Adam dans la création de l’homme de Michel Ange.
Les autres tableaux
Le tableau suivant représente Mathieu et l’ange. Il a été réalisé un an plus tard. Là, un Mathieu digne, est concentré dans l’écriture de son évangile. Les doigts de l’ange semblent composer des lettres ou des chiffres. Mathieu semble écrire sous inspiration divine. Dans le dernier tableau de la chapelle Contarelli, on voit le martyre de saint Mathieu. Ici, Caravage s’en tient à l’iconographie classique. Mathieu est par terre prêt à recevoir le coup mortel alors que l’ange lui porte déjà la palme du martyr. Sur le fond à gauche en haut caché derrière une colonne un personnage barbu regardant vers nous, c’est Caravage. Il semble scruter nos impressions. Dans ce tableau, le bourreau ressemble à l’Adam de Michel Ange de la création, même corps, même allure mais debout et non allongé. Les trois tableaux sont visibles dans la chapelle Contarelli de l’église de saint Louis des Français
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